mercredi, décembre 19, 2007

Jolie histoire d'amour

Reçu par la FIJEV, Fédération Internationale des Journalistes et Ecrivains du Vin, et que je transmets ici:

Notre ami Damien de Koninck (Sopexa Bruxelles) nous transmet ce texte, véritable tour de force oenophilo-littéraire...

Il m'est arrivé une histoire dont il faut que je vous donne, si je puis dire, la primeur.

C'était il y a quelque temps, au bal de la Nuits Saint Georges que j'ai rencontré la petite Juliénas, une fille drôlement Gigondas, un sacré beau Meursault, bien charpentée, et sous sa robe vermillon un grand cru classé, avec des arômes de cassis et de fraises des bois.

On a dansé Anjou contre Anjou sur un Sylvaner à la mode et plus tard lorsque je lui ai proposé de l'emmener dans mon Châteauneuf-du-Pape, elle est devenue toute Croze-Hermitage !!!

Le temps d'aller chercher un Chablis au vestiaire, de mettre un petit Corton dans ses cheveux, on est montés dans ma Banyuls et on a roulé jusqu'au matin.

Ah quelle belle journée ! On s'est baladé Entre-deux-mers, il faisait beau, on a Vacqueyras sur la plage, les pieds dans l'eau Clairette, on s'est Pouilly-Fuissé dans les dunes et puis comme le Mercurey montait sérieusement et qu'on commençait à avoir les Côtes-Rôties on a décidé de rentrer.

Mais voilà, en partant, nous nous sommes retrouvé coincés dans les embouteillages, enfin les bouchons, quoi! Je commençais à Minervois sérieusement et là, Juliénas et moi, nous avons commencé à nous crêper le Chinon.

D'un seul coup elle a claqué la Corbière de la Banyuls et elle est partie ! Je me suis retrouvé comme Macon. Quoi, me suis-je dit, elle s'est déjà Sauvignon avant même que j'ai le temps de la Sauternes ! Mais je vous Jurançon, je l'avais dans la Pauillac, en effet, j'étais tellement Tokay que j'ai couru après elle dans Lalande et les Chardonnay pour la rattraper.

Quand on s'est retrouvés, et que je l'ai vue devant moi en Gros-plant, je lui ai dit -"Ne fais pas ta Pomerol, et ne t'en va plus Gamay !"
En pleurant, elle est tombée dans mes bras en Madiran

-"Ne m'en veut pas, je voulais juste être sûre que ton Saint-Amour était vraiment Sancerre".

Depuis, on ne s'est plus cuités..."

mercredi, novembre 14, 2007

AOC Vosne-Romanée Passetoutgrains et Bourgognes chers

On voit parfois de ces choses. En visite chez un client qui me donne à vendre pour mardi 20 novembre à Rennes un stock de vins de Bourgogne, dont 220 bouteilles de Jean Grivot, Echezeaux, Clos Vougeot etc... et 50 bouteilles de Meursault de Coche-Dury. Etiquettes souvent abîmées comme dans beaucoup de caves bretonnes, mais niveaux impeccables et très bons vins.
Au moment de partir il me dit:
"Attendez, je vais vous donner une bouteille curieuse".
Il ne veut pas les vendre bien sûr, par louable honnêteté. Il en avait 6 ou 12, je ne sais plus. Il s'agit d'un Vosne-Romanée 1976, le plus illustre des premiers crus à l'époque, je n'en dirai pas plus, et d'un domaine connu. Acheté directement au domaine auprès du propriétaire. Chaqu bouteille porte l'appellation prestigieuse. Et exactement en-dessous, révélée au fil des ans, une autre étiquette du même domaine porte la mention:
Appellation Bourgogne Passetoutgrains Contrôlée
Le vendeur est mort, paix à ses cendres. Le vin, paraît-il, est sans aucun intérêt.

Qu'en déduire? Etourderie, escroquerie, problème-de-chaîne-d'embouteillagerie?
je ne sais pas.

Par ailleurs je suis stupéfait des cours atteints par les vieux vins de Bourgogne depuis quelques temps. Dimanche dernier à Mayenne, je vendais de belles caisses de Drouhin:
Chambolle-Musigny Les Amoureuses 1985: estimation 34-36 euros, vendu 185 euros.
Clos Vougeot 1985: estimation 26-30 euros, vendu 91 euros.
Bonnes-Mares 1985: estimation 50-54 euros, vendu 225 euros.
Grands-Echezeaux 1985: estimation 33-37 euros, vendu 204 euros.
Nuits-Saint-Georges Les Roncières 1985: estimation 14-16 euros, vendu 37 euros.
Santenay 1985: estimation 10-12 euros, vendu 25 euros.
Charmes-Chambertin 1978: estimation 40-50 euros, vendu 320 euros.
Romanée-Saint-Vivant 1982: estimation 28-32 euros, vendu 72 euros.
Montrachet Laguiche 1986: estimation 191-216 euros, vendu 216 euros.
Montrachet Laguiche 1985: estimation 166_200 euros, vendu 287 euros.
Mes estimations VinorumCodex.com sont certes prudentes, mais elles s'appuient sur de très nombreux résultats de vente, et cette flambée des grands crus de Bourgogne dans de bons millésimes semble ne plus devoir s'arrêter. Si vous en avez de trop, contactez-moi... comme les arbres, les cours ne montent pas jusqu'au ciel!

lundi, octobre 15, 2007

Margaux Interdit ( lancement)


Vendredi 5 octobre, lancement à Rennes de mon roman, pour lequel j'ai commencé une postface à la seconde édition ( si elle arrive) dont voici quelques extraits:

Seul dans une petite maison dans la forêt j’affronte le capitalisme éditorial que mon livre n’intéresse pas. Faute d’avoir trouvé un éditeur, faute surtout d’avoir envoyé mon manuscrit autre part, après les sèches réponses des deux premiers A.S. et E.M., par indépendance autant que par inertie, enfin sur le conseil de Martine, j’ai décidé d’être mon propre éditeur, me souvenant en outre d’être déjà inscrit comme tel au registre du commerce ; c’est fou ce qu’on peut faire de choses ! Alors j’ai fait la maquette, j’ai bricolé la couverture avec des ciseaux et du papier, et j’ai confié le tout à un imprimeur. J’ai bien sûr numéroté à la main tous les exemplaires en essayant de faire que tous les numéros soient différents. Et sur tous j’ai tamponné la date du dépôt légal. C’est fou ce qu’on oublie de choses ! Et après, mon gars, débrouilles-toi, vends-toi, mon livre ! Mais tu trahis ton origine artisanale, tu perds vite ton pelliculage, bref tu n’es pas très attrayant et tu ne te vends guère… »
En artisan brouillon, je suis mon propre éditeur, je découpe les marque-pages, je dédicace et je glisse mes livres dans les enveloppe préaffranchies quand, de loin en loin, je reçois une commande venue par Abebooks de n’importe où. Mes acheteurs lisent mon livre, je suppose, et ne m’en écrivent rien, pourquoi le feraient-ils ?

(...)
Un lancement.
Voilà, un lancement. Mais où, comment, et à quelle distance ? Martine qui m’est très attachée-de-presse a tout mis en branle : ce sera vendredi prochain à Rennes, dans la majestueuse cave Saint-Germain-des-Lys. Il y aura de la terrine de sanglier et Catherine fera son embeurrée de bécasses, parfaitement, des bécasses ! Il y aura des sculptures et de la peinture, et à boire du vin de Soussans, en attendant la statue. J’aurai tous mes cartons bien rangés dans le coffre d’une voiture proche, au cas où. Et ce sera vendredi prochain. Nous avons découpé ( cartons, ciseaux) et envoyé ( enveloppes, timbres verts) trois cent invitation et actionné les tuyaux mystérieux qui délivrent, ou non, l’information. Même avant la date, c’est un succès :
« On a regardé dans tous les coins, mais on ne t’a pas vu ! » Tu n’es pas le seul, mon gars. Un autre ami m’a laissé un message, tout penaud qu’il était devant les grilles closes. Deux autres invités au moins ont appris par hasard, juste au moment de partir, qu’il y a un vendredi chaque semaine et que vendredi dernier n’était pas vendredi prochain. Vendredi prochain donc, je lancerai Margaux Interdit de toutes mes forces, et on verra bien où il retombera.
. Le juge aux performances se précipitera, décamètre à la main. Il me donnera un rang, ou pas de rang du tout, on verra bien.

On l’a lancé. Certes modestement, et je n’ai pas vu beaucoup de journalistes malgré l’embeurrée de bécasses –ai-je précisé que la bécasse était un oiseau ? et ces toasts étaient délectables, et la terrine de sanglier aussi était bonne, et Jen-Pierre Lécluze, caviste, nous avait fait la bonne surprise de faire venir Jean-Michel Garcion, directeur du Château Haut-Breton-Larigaudière à Soussans, AOC Margaux, pour présenter son délicieux 2002. Et j’ai vendu une quarantaine de livres, ce qui est exceptionnel pour un écrivain de ma condition. Puis nous sommes partis au restaurant, où j’ai croisé des clients qui terminaient le même vin en 2001, que le monde est petit.
Te voilà lancé, mon bon ami, à toi de te vendre !

dimanche, octobre 14, 2007

Mentions sur les étiquettes

Sur un Vin de table de Loire-Atlantique:
"vin naturel sans intervention vulgaire".
Vulgaire: admis, éprouvé sans aucune valeur péjorative). Banal, courant. Qui ne se distingue en rien.
A vous de choisir.

Le vin de table

Vin: plus il est mauvais, plus il est naturel.
Gustave Flaubert, Dictionnaire des idées recues

Le vin de table, pourquoi pas? Non que j'aie quoi que ce soit contre les grands vini da tavola de Toscane, par exemple, mais le développement est tel des vins dont la promotion est basée sur le fait qu'ils sont en-dehors des appellations, que ça vaut le coup de s'y intéresser. Peut-on en sortir des points communs?

Ca commence hier dans une cave réputée, où je demande deux bouteilles de vin de Loire (sec). Le vendeur me conseille un Muscadet écarté de l'appellation "parce qu'il est trop bon". Essayons voir. Ca s'appelle "La bohème", écrit à la main bien sûr, avec un dessin d'un type qui marche sur le nez. Au nez justement, pas grand-chose, une pointe de fruit blet. En bouche, c'est rond et assez gras et plutôt mou, un léger perlant, et une pointe de sucrosité sans laquelle le bobo ne reconnaît pas que c'est du vin. Sur l'étiquette, mention du cépage: melon de Bourgogne, et cette indication: ce vin est sec, mais pas acide.
Le melon de Bourgogne n'est pas en soi un très bon cépage. Le génie des vignerons du muscadet est d'avoir réussi à l'acclimater sur des sols adaptés, et de le récolter en sous-maturité ou juste à maturité. Certes, on trouvera toujours des cuvées très mûres qui donnent d'excellents vins, mais c'est une petite minorité. Le muscadet doit être vif, sinon il est mou. Et pour être vif, il doit être acide. L'acidité serait-elle un gros mot? A quand des citrons garantis non acides?
Bref, sans intérêt.

Essayons le second garanti "de la région de Montlouis", je suppose donc que c'est du chenin. Etiquette faite à la main bien sûr. Ca s'appelle Mon Loulou, on est ravi de l'apprendre. Inconnu au Féret (!) et sur Google. En bouche, c'est rond et assez gras et plutôt mou, un léger perlant, et une pointe de sucrosité sans laquelle le bobo ne reconnaît pas que c'est du vin. Rien d'autre ne dépasse. Terminé pour moi.

Je vais continuer à me faire des "amis" quand j'en aurai le loisir. Mais les lecteurs sont cordialement invités à participer! J'ouvre un second message pour recueillir les mentions figurant sur les bouteilles, et les expliquer avec l'aide de Robert ( pas le Grand Robert US, mais le Petit Robert franchouillard). Ca s'appellera tout simplement "mentions sur les étiquettes".

dimanche, octobre 07, 2007

Newsletter VinorumCodex

L'abonnement à VinorumCodex permet, si on le souhaite, de recevoir de temps en temps des analyses sur l'évolution des cours des vin, qui est le "coeur de métier" de cette base de données. Voici la dernière lettre:

NEWLETTER VINORUMCODEX DU 7 OCTOBRE 2007

1. BORDEAUX 1995 et 1996
2. ROMANEE-CONTI 1966
3. MARGAUX INTERDIT
4. STATISTIQUES

1. BORDEAUX 1995 et 1996
En compilant pour VX les résultats de vente de trois ventes récentes de Sotheby’s a New York et à Londres, il me semble pour la première fois depuis le début de l’année qu’un tassement s’opère sur les vins rouges de Bordeaux, hormis les grands vins dans les meilleurs millésimes, qui montent encore, mais moins vite. Il est sûr que la forte demande a suscité une offre encore plus forte, car ces vins ne sont pas rares, pour la plupart. Ainsi les 1994 sont généralement à la baisse; il est vrai que l’année n’est pas fabuleuse. Mais c’est aussi le cas pour beaucoup de 1995 dont je baisse les cotes.
La Mondotte 1995 vaut la moitié de ce qu’elle valait il y a cinq ans, et ce n’est qu’un exemple. Sur les 100 crus les plus chers de 1995, l’augmentation moyenne par rapport à l’année dernière est de 13%. Par rapport à 2005, où les cours étaient bas, elle est de 26%. Mais cette augmentation est le fait des premiers crus. Si je les exclue du calcul, je trouve une petite hausse de 3% par rapport à l’an dernier, et même une légère baisse par rapport aux cours de 2001. Ces très bons vins de 1995 qu’on boit maintenant ne sont donc vraiment pas chers, autant en profiter.
1996, grand millésime s’il en est : Haut-Brion cotait 138 euros l’année dernière, je l’ai remonté par paliers à 280, il redescend à 240. Certes c’est cher, mais quand même à la baisse. Même évolution pour Cheval-Blanc, Ausone et Mouton-Rothschild, ce dernier un peu décroché des fortes hausses des premiers crus. Il n’en reste pas moins que dans l’ensemble le millésime est en forte hausse : + 16% par rapport au cours de l’an dernier, + 40% par rapport au cours de 2005. Mais il me semble que le pic du plus haut cours est passé.
Quand aux 1997, il n’y a décidément aucune chance qu’ils se rattrapent leur tarif en primeur… sauf peut-être en 2047, pour fêter les cinquantenaires…

2. ROMANEE-CONTI 1966
Vente à Alençon le 28 septembre, avec un beau lot du domaine dans l’excellent millésime 1966. Bonne origine sans problème, étiquettes abîmées mais très bons niveaux. La Romanée-Conti, estimée 2500-3000 euros, se vend logiquement entre 3300 et 3500. Mais ce sont les autres vins du domaine qui me surprennent : 1.400 euros pour la meilleure bouteille de La Tâche, c’est le double de l’estimation. 800 euros pour le Richebourg, 700 pour le Grands Echezeaux, 530 pour la Romanée-Saint-Vivant, sont aussi des enchères très élevées. Décidément un domaine toujours à la hausse.

3. MARGAUX INTERDIT
Lancement officiel vendredi dernier de mon roman « Margaux Interdit ». La commercialisation n’est pas encore au point, faute de temps et en attendant la réimpression, le premier tirage ayant besoin de quelques retouches. Alors on s’est amusé avec ce lancement dans une cave réputée de Rennes, Saint-Germain-des-Lys, à défaut de Saint-Germain-des-Prés. Au menu, dédicace, toasts de pâté de sangliers et d’embeurrée de bécasse, et à boire le délicieux Château Haut-Breton-Larigaudière 2002, un cru de Soussans où se passe l’action du roman, présenté par son directeur Jean-Michel Garcion. Soirée superbe ! On peut pour l’instant acheter ce livre directement sur Internet, renseignements sur www.LaTruiteDeQuenecan.com .

4. STATISTIQUES
www.VinorumCodex.com , c’est maintenant 304.000 cotes anciennes et récentes pour 66.400 vins, et 32.400 notes de qualité. Et un service supplémentaire : l’observatoire des primeurs, qui a pris en compte cette année le tarif primeur d’un millier de vins français… avec un succès bien moins élevé que l’année dernière ; visiblement, les abonnés de VX ne se sont pas passionnés pour les primeurs 2006. Il est vrai que les prix étaient très élevés.

vendredi, septembre 07, 2007

Margaux Interdit (roman) (suite)

Pour la seconde édition, il faudra que je pense à rajouter le mot "roman". De gens pensent que c'est un guide touristique. Ventes régulières mais modestes. Ce premier tirage sera un collector, marqué par une couverture pas terrible et fragile, par la numérotation ( 300 exemplaires, c'est vraiment un bouquin-de-garage ) et par l'erreur à la page 175 que je dois rectifier exemplaire par exemplaire...
Ce matin, posté un texte sur le forum de Robert Parker au sujet des faux vins. Même à moi qui sui précautionneux, ça m'est arrivé. Une heure après, une commande de Margaux Interdit venant d'un français établi en Allemagne qui m'a trouvé sur ce site US. Voilà la mondialisation.
A ce propos, l'envoi d'un livre en Allemagne coûte deux fois moins cher que l'envoi du même livre en France. Voilà aussi la mondialisation!

lundi, septembre 03, 2007

Margaux Interdit (roman)


Enfin le voici! Sortie (mondiale) cette semaine au restaurant Le Ty Pont à Bon-Repos, Centre-Bretagne, et en voilà une trentaine de vendus sur les 300 de l'édition originale, avec le marque-page découpé par moi-même, la couverture faite par moi-même, comme la maquette et bien sûr l'écriture du livre.
Margaux Interdit raconte l'histoire d'un vin. En 1855, les courtiers de Bordeaux ont classé 57 crus du Médoc. Ce roman est l'histoire du 58°, appuyé sur une base historique qui me semble assez solide. Ca a été pour moi l'occasion de faire le tour d'un vin, depuis sa production jusqu'aux collectionneur, en passant par la vente aux enchères publiques. Je ne garantis pas que c'est un grand livre, j'ai fait de mon mieux, mais la première acheteuse m'en a commandé dix exemplaires ( penser à livrer... au lieu d'aller encore aux champignons).
Drôle d'impression de sortir un roman fait maison, rien à voir avec la bonne vingtaine de livres que j'ai écrit sous mon nom ou un autre, sur le vin, la cuisine, les prénoms bretons et divers... C'est bien plus fort. J'attends maintenant les critiques. Et les commandes, car mon petit tirage ne me permet pas de prendre un distributeur pour l'instant. Cette première édition sera donc un collector, actuellement vendu surAbebooks
( tous renseignements sur le site de mon (self) éditeur La Truite de Quénécan

Gilles du Pontavice
Ecrivain de garage

mercredi, juillet 04, 2007

La Cabanne et le micro-onde


Ci-joint trois logos qui figureront dorénavant sur la contre-étiquette du Château La Cabanne de François Estager. De haut en bas: la femme enceinte, qui signale a contrario aux acheteurs européens qu'elle ne doit pas boire de bon Pomerol pendant la grossesse. Puis le petit chat qui rappelle opportunément qu'il ne faut pas mettre d'animaux familiers au micro-ondes s'ils ont bu. Enfin la raquette de tennis qui incite les sportifs à la tempérance. Voilà une belle initiative dont on doit le féliciter!

mercredi, juin 27, 2007

LE PRIX UNIQUE DU LIVRE ET L'ECRIVAIN DE GARAGE

Le prix unique résulte de la Loi Lang. Elle a permis la survie en France d'un fort réseau de libraires, qui ont souvent disparu des pays plus libéraux. On le sait, le rabais maximum permis sur un livre est de 5%.

Or le secteur de la vente par Internet ne cesse de se développer: Amazon bien sûr, mais aussi Chapitre ( 20 millions de références!) et maintenant Abebooks: 100 millions de livres mis en vente par 13.500 librairies, de quoi accélérer sngulièrement les flux. Et Chapitre vend sur Abebooks. Où l'on trouve de curieuses distorsions du prix unique du livre:
ainsi un petit guide des liqueurs que j'ai publié aux Editions Ouest-France, en vente un peu partout à 5 euros, ou 4,74 euros avec la réduction de 5%. Chez les partenaires d'Abebooks, on le trouve à 1.90 euro, en neuf! mais je l'ai aussi vu hier à 22 euros, il n'y est plus, était-ce une faute de virgule ou est-il miraculeusement vendu?

Cette mondialisation des échanges a aussi des avantages collatéraux. Ainsi, moi-même. Je viens de terminer l'écriture d'un roman qui se passe dans le monde du vin, et je n'ai pas d'éditeur: cela n'entre pas dans le champ de mes éditeurs habituels, et le manuscrit a été refusé par des éditeurs de littérature générale qui, il est vrai, en reçoivent dix par jour et sont déjà bien en peine de vendre tout ce qu'ils publient.

Le système de distribution du roman en France est hyper-indistrualisé. Pour simplifier, un éditeur tire un livre à 3.000 exemplaires au moins, parfois beaucoup plus si l'écrivain est connu. Si l'écrivain est très connu, on n'hésitera pas à le mettre en vente sans vergogne avec un bandeau "best-seller". Puis il l'envoie "en office" aux libraires, c'est-à-dire qu'il en envoie quelques exemplaires à chacun. Il doit ensuite en faire la promotion le plus vite possible. Car le lbraire n'a rien demandé, et reçoit des cartons et des cartons et des cartons de livres qu'il ne peut tous exposer, ni vendre et encore moins payer. Donc il en renvoie une grande partie, qui sera souvent pilonnée.

Dans ces conditions, il est difficile à un nouvel auteur de percer. Il viendra toujours derrière les gros vendeurs assurés. Et bien sûr derrière les stars en tous genres, qu'elles aient ou non écrit leur livre. Sur les quelques 30.000 livres qui sortent chaque année, la très grande majorité ont un destin bref et amer. Et les auteurs s'aigrissent, chacun étant évidemment persuadé que sa production est de qualité. Comme moi.

J'en viens aux avantages collatéraux. Ils ont pour nom Internet et l'impression numérique. Ainsi, mon manuscrit qu'on m'a refusé, j'en ai fait la maquette tout seul ( pas très dur), j'ai trouvé un imprimeur qui va me l'imprimer en modeste quantité, et je vais commencer à le vendre tout seul. Pas avec les arguments d'une campagne de primeurs:
"Si vous ne l'achetez pas tout de suite, yen aura plus" ( en général yen a encore un an après).
Mais sur le fond, et grâce aux outils de promotion et de vente par Internet. Et aussi, je l'espère, grâce à des libraires qui s'y intéreseront et me feront des commandes. Au fond, un travail artisanal à la maison, de petites quantités, un service soigné, je ne suis rien d'autre qu'un écrivain de garage! J'espère simplement qu'on ne jugera pas ce roman trop concentré... et qu'il vieillira bien.

Primeurs 2006 (2)

Le 29 mai 2007: BORDEAUX PRIMEURS 2006, PREMIERES ANALYSES

La campagne se déroule tranquillement avec des sorties échelonnées. A ce jour nous avons recensé les prix de 170 crus de 2006 offerts en primeur.
La question est bien sûr de savoir quel est le prix du millésime? On l'annonce en baisse après les très fortes hausses de 2005, pour un millésime 2006 qu'on reconnaît comme inégal en qualité. Il nous a donc semblé normal de prendre comme référence non pas 2005, mais plutôt 2004, un bon millésime classique. Pour une centaine de crus significatifs déjà en vente, et qui ne sont pas parmi les plus spéculatifs, pour une base 100 concernant le millésime 2004 en primeur, on trouve un indice de 127 pour le millésime 2005, et de 118 pour le millésime 2006.
2006 est donc nettement plus cher que 2004, et un peu moins cher que 2005. Cette tendance va sans doute augmenter très nettement avec la sortie des plus grands vins.

Pour la petite vigntaine de liquoreux disponibles, et toujours pour une base 100 en 2004, notre indice est de 124 pour le millésime 2006, et de 118 pour le millésime 2006. Là aussi, baisse par rapport à l'année dernière, mais nette hausse par rapport à il y a deux ans.

Le 2 juin 2007: PRIMEURS 2006: CA CONTINUE

De grands vins sortent maintenant, avec des prix très divers. 686 crus sont déjà référencés sur www.VinorumCodex.com, soit plus de la moitié. Nous vous rappelons qu'un tableau xls des prix de vente des primeurs est disponible pour les abonnés sur simple demande accompagnée de leur identifiant VX.

En ce qui concerne les vins de Bourgogne, voilà déjà une tendance:
- pas de hausse pour les rouges, pas de baisse non plus pour l'ensemble ( sauf une légère baisse chez Dominique Laurent.
- une hause sensible pour les blancs, de 15% en moyenne.

On attend maintenant la sortie des premiers crus qui seront forcément très chers

Le 7 juin 2007: LA SUITE

Encore quelques statistiques sur les sorties des primeurs 2006. Cette fois, j’ai cherché à savoir si la relative baisse du millésime 2006 le rendait attractif par rapport à un millésime comparable, par exemple 2004. J’ai donc pris le prix de sortie du millésime 2001, que j’estimais peu cher. Erreur… on oublie vite : 2001, comme 2006, est un millésime né dans l’ombre du précédent ; on a donc beaucoup parlé de la baisse des cours, en oubliant qu’elle succédait à une très forte hausse.
Pour une centaine de crus, excluant les plus grands qui ne sont pas encore sortis, si on prend comme base 100 le prix de sortie du millésime 2001, on trouve
2002 à 81
2003 à 93
2004 à 77
2005 à 124
2006 à 108
On est donc à un prix guère supérieur au 2001. Bien sûr, rien à voir avec les primeurs des années 1990 qui étaient à des prix tellement attractifs. Et le décrochage par le haut des premiers crus est un phénomène durable, que ce soit en primeur ou pour les millésimes plus anciens.

Cantenac-Brown passe de 29,30 euros l’année dernière à 55 euros. C’est la rançon de la bonne note de Parker : 90-92 sur 100.
Parmi les dernières sorties : L’Evangile en baisse de 20%, ce qui le donne quand même à 130 euros. Lynch-Bages en baisse de 24%. Malescot en baisse de 29%. Rauzan-Ségla en baisse de 28%. Talbot en baisse de 23%. Chevalier en baisse de 38%. Beychevelle en baisse de 7%. Branaire en baisse de 4%. Brane-Cantenac en basse de 20%. Calon-Ségur en baisse de 34%. Carbonnieux en baisse de 15%. Cos Labory en baisse de 24%. Clos du Marquis en baisse de 18%. Batailley, Belgrave inchangés.
Pour les Pomerols, Clos du Clocher en baisse de 37%. Beauregard en baisse de 10%. Rouget en baisse de 6%.
Et Clinet en baisse de 51%, mais c’est un cru très sensible au marché qui fait régulièrement le yoyo : 105 euros pour le 2000, 98 le 2001, 63 le 2002, 53 le 2003, 34 le 2004, 79 le 2005 et 52 le 2006. La cote en salle des ventes est toujours plus basse.
A Saint-Emilion : Bélair, Soutard inchangés. Clos Fourtet en baisse de 33%. Clos des Jacobins en baisse de 30%. Chauvin en baisse de 24%. Canon-La-Gaffelière en baisse de 8%.

Le 13 juin 2007: LES PRIMEURS, SUITE

C'est maintenant 820 vins du millésime 2006 dont nous donnons le prix de vente en primeur. Nous vous rappelons qu'un fichier xls est envoyé sur demande aux abonnés ( préciser votre nom d'abonné). Il comprend des milliers de prix de Bordeaux primeurs. Bien sûr, certains deviennent vite obsolètes, soit parce que l'offre est épuisée, soit parce que la première tranche a été épuisée. Mais il peut être utile pour optimiser ses achats de primeurs et pour trouver les vins rares.

C'est une idée fausse que les vins sont partout vendus au même prix:
Ainsi pour Cos Labory, nous relevons une différence de 18% entre le plus cher et le moins cher. Pour Lagrange, Suduiraut et Le Gay, de 10%. Pour Agassac, Desmirail, Doisy-Védrines, Poujeaux, Gruaud-Larose, Clos du Marquis, Clos René, Chevalier blanc, Les Fiefs de Lagrange et Myrat, de 11%. Pour Guiraud, Lafaurie-Peyraguey, Rieussec et Latour-Martillac, de 12%. Pour Doisy-Daëne et Reignac, de 13%. Pour Léoville-Barton et Sociando-Mallet, de 14%. Pour Saint-Pierre, de 15%. Pour Maucamps, de 16%. Pour Fieuzal blanc, de 18%. Pour Destieux et Malartic-Lagravière blanc, de 19%. Pour Langoa et Marquis de Terme, de 22%. Pour Fleur-Cardinale, de 24%. Pour La Tour de Mons et Monbousquet de 29%. Pour Côte de Baleau, de 33%. Pour Talbot, de 35%. Pour Sénéjac, de 36%.

Des différences qui ne sont quand même pas négligeables. Et, bien sûr, le marchand le mieux placé sur un cru peut être le moins bien placé sur un autre.

La Violette, la belle endormie des grands terroirs de Pomerol, se réveille cette année ... à 160 euros TTC. Plus cher que La Conseillante à 95 et même que l'Evangile à 130.

Le 27 juin 2007: 100 EUROS

Un tarif de 100 euros TTC en primeur semble être devenu la règle pour un premier cru ou assimilé, dont voici les derniers:
L'Evangile à 125 euros chez Millésimes et Dubecq, jusqu'à 138 ailleurs.
Vieux Certan à 113 euros chez Dubecq, jusqu'à 131 ailleurs.
Ducru-Beaucaillou à 113 euros chez Estève.
Pape-Clément à 107 euros chez Estève, jusqu'à 118 ailleurs.
Cos d'Estournel à 101 euros chez Jeunemaître, jusqu'à 108 ailleurs.
Pichon-Lalande à 100 euros chez tout le monde.
Troplong-Mondot à 95 euros aux Caves de Bécon, et jusqu'à 99 ailleurs.
La Conseillante à 92 euros chez ChateauInternet, et jusqu'à 102 ailleurs.
Pichon-Baron à 80 euros à la Cave d'Ulysse, chez Lavivia, et un peu partout.
Montrose à 67 euros chez plusieurs vendeurs.

Vous pouvez nous demander le tableau xls des sorties primeur, recensant à ce jour 450 crus mis en vente.

jeudi, mai 10, 2007

Bourgogne vieilles vignes

Un petit post en passant. Je suis en train de recenser pour www.VinorumCodex.com des vins de Bourgogne. Or je remarque que chez les vins de négociants, il y a pléthore de "vieilles vignes". Les négociants sont-ils viticulteurs, pour connaître l'âge de ce qu'ils achètent, ou les vignerons sont-ils trop bêtes pour le savoir?
Je reste suspicieux devant toutes ces "vieilles vignes" qui apparaissent sur les tarifs sans qu'on n'en connaisse l'âge.

Les primeurs en 2006 ( une astuce dans le titre)

Newsletter www.VinorumCodex.com du 10 mai 2007


SPECIAL PRIMEURS (1)

VinorumCodex fournit déjà les prix de vente en primeur de 520 crus de Bordeaux, disponibles sous forme d’un fichier xls sur simple demande accompagnée de votre identifiant d’abonné.
520, déjà ?
Ben oui, mais ce sont les prix du millésime 2005. Car, vous l’aurez remarqué, il est difficile de rechercher les prix des primeurs 2006, tant est grande la pression à vendre encore du 2005, ce « Tanguy » qui ne veut pas partir, alors qu’il devrait être payé et introuvable et surtout pas destiné à atterrir dans les foires au vin de l’automne.


J’ai donc examiné le tarif auquel sont vendus aujourd’hui 240 crus de Bordeaux 2005 en les comparant au tarif moyen lors de la campagne du printemps 2006. C’est un peu compliqué, je sais, mais l’objectif est de savoir si ces 2005, annoncés comme exceptionnels, étaient devenus introuvables. Ma première surprise : Cheval-Blanc, auquel Parker donne un 96-100 sur 100, est encore en vente, et au même prix qu’il y a un an !

D’autres vins sont épuisés. Sans faire le tour de toutes les maisons de vente, je relève : Ausone, Beauséjour-Duffau, Bellevue-Mondotte, Berliquet, Branon, Clinet, Clos des Jacobins, Fleur-Cardinale, Gazin, Grand-Corbin-Despagne, Gruaud-Larose, Kirwan, La Mission-Haut-Brion, Lafleur, Larcis-Ducasse, L’Arrosée, Latour, Le Gay, Le Pin, L’Eglise-Clinet, Léoville-Barton, Margaux, Pavie-Decesse, Pavie-Macquin, Rouget, Tertre-Roteboeuf, Troplong-Mondot, Domaine de L’A, La Chapelle d’Ausone, La Petite Eglise.

Soit 30 crus sur 240, dont un certain nombre sont en quantité confidentielle. Il y a donc encore 88% des vins qui sont proposés sur le marché. Et plus : en cherchant un peu, on trouve facilement Margaux au prix de l’année dernière. Pour Ausone, c’est plus dur : compter 1.800 euros TTC la bouteille. Et pour Petrus, en prévoir 3.000.

Voici le résultat de ce petit exercice sur mes 210 crus rescapés :
110 sont en vente au même prix que l’an dernier, ou avec une augmentation négligeable que j’ai fixée à 3% pour tenir compte de l’inflation.
65 sont en légère augmentation, de 4 à 10%.
28 ont augmenté de 10 à 20%.
Restent 8 pour lesquels je trouve une augmentation supérieure :
La Fleur de Boüard, plus 21%.
Haut-Brion rouge, plus 22%.
Lagrange, plus 23%.
Branaire, plus 33%.
Pontet-Canet, plus 36%.
Chasse-Spleen, plus 46%.
Pavillon Rouge, plus 59%.
Les Forts de Latour, plus 62%.

De tout cela, je ne tire aucune conclusion définitive. Attendons les livraisons des vins, et on verra bien à quel prix ils s’établissent.

SPECIAL PRIMEURS (2)

Mais si, VinorumCodex donne aussi les prix des primeurs 2006 ! A ce jour, 370 crus différents et très bientôt plus de 400. Comme l’année dernière, il y en aura plus d’un millier dans cette campagne.
J’ai remarqué des hausses très sensibles sur les grands Bourgogne. J’attends d’avoir un échantillon plus large pour établir quelques statistiques de comparaison entre 2005 et 2006.

D’ici là, bonnes recherches et bonnes dégustations.
Gilles du Pontavice
Expert en vins.

mercredi, avril 18, 2007

Le vin de Bretagne (3)


Bon, d'accord, on n'est pas chez Thunevin, mais ça c'est un vrai vin de garage!
A noter une particularité bien bretonne: le pressoir sert aussi à faire du cidre, c'est d'ailleurs son premier usage. Les raisins sont foulés grossièrement, puis passent sur une table de tri qu'on voit au second plan. Ils sont cuvés dans de petites cuves en résine. Pour démarrer les fermentation, caisson isolé et radiateur électrique. Monsieur Donnio cultive le Maréchal Foch et le plantet, deux hybrides, pour en faire du vin rouge et du crémant. Il ne prétend pas faire un grand vin, mais un vin correct, et de toutes façons "on s'y fait à son vin, on finit par le trouver bon."
Pourquoi le Maréchal Foch, un hybride? Parce que comme ça, on ne peut pas le comparer à autre chose, du genre " il est moyen votre gamay"!
Problème dans nos campagnes bretonnes: les oiseaux. Alors il recouvre ses vignes avec des filets à palourdes ( autre production très convoitée).

Ca fait rigoler, sûrement, les grands amateurs et les producteurs mieux lotis que chez nous. Mais l'idée de ce pett vignoble du Centre-Bretagne est née avec le concours de Michel Chapoutier. C'est pas rien!

Le vin de Bretagne (2)


Dégustation des vins bretons avec le concours éclairé de Guy Bossard.





Cette association a pour fondateurs l'écrivain Gérard Alle, qui a publié un ouvrage intitulé "Le vin des Bretons", Laurence Zigliara, Ethno-psychologue, et Pierre Guigui, auteur du guide GaultMillau Vin. Dans le livre de Gérard Alle, on trouve des histoires incroyables de chasse-neiges précédant des camions pinardiers pour assurer le vital ravitaillement, ainsi que d'autres surprenantes sur le petit-déjeuner des ouvriers des arsenaux...
A la lecture de ce livre, plein de gens lui ont téléphoné: "Je fais du vin - Moi aussi", et il est apparu qu'ils sont bien plus nombreux qu'on ne le pensait. Alors on s'organise, on échange des tuyaux, et on fait appel à des spécialistes. Et voici l'Association pour le Renouveau des Vins de Bretagne (A.R.V.B], avec pour slogan « Bevet gwin vreizh! ». Tout cela est encore bien amateur, et alors? On fait comme on veut, et j'ai bien l'intention de planter quelque chose cet automne ( je rêve de chenin blanc sur mes très vieux sols de schistes briovériens).

Le vin de Bretagne


26 septembre 2057:
ls vendanges sont presque partout terminées en Bourgogne. Le moût rentré est très sain et devrait donner de beaux vins charpentés. A Vosne-Romanée, le mourvèdre est magnifique quoiqu'un peu chaud, plus de 14° d'alcool en moyenne. Les grenaches sont un peu mous, mais l'assemblage devrait faire un grand vin. Le maître de chai qui me reçoit me fait goûter les deux vins juste pressés, et les deux millésimes qui s'arrondissent en barriques. Tout ça est très bon. Et puis, un peu en s'excusant, il me propose de goûter un 2001 vinifié par son père. J'ai entendu parler de ces vieux bourgogne qui étaient faits avec du pinot noir. Un cépage que je connais, bien sûr, et qui donne de très beaux vins veloutés en Centre-Bretagne et dans le Pays de Galles. Pas mal, très rond et fruité, mais quand même bien léger par rapport aux Bourgogne d'aujourd'hui.
"Vous savez, me dit-il, je ne regrette pas que la génération de mes parents aient du arracher le pinot. Ca manquait de corps, quand même. Et puis, de toutes façons, on n'avait pas le choix".
Hé oui, on n'avait pas le choix. Quand le délicat pinot noir s'est mis à se gorger d'alcool sous le soleil brûlant qui a envahi la Bourgogne, quand on s'est rendu compte que même en vendangeant au 15 août le vin était trop alcoolisé, et quand la vigne a arrêté de s'arrêter l'hiver pour s'épuiser à tourner en boucle, la végétation reprenant dès novembre. Il fallut acccepter l'évidence: après des siècles de présence en Bourgogne, le pinot noir n'y avait plus sa place. Alors on a remonté de Provence les cépages qui ne pouvaient plus y survivre, brûlés par la chaleur. Et le pinot noir a migré vers le Nord, faisant la fortune des vignerons luxembourgeois. Mais il commence déjà à y avoir trop chaud. Les vignobles anglais ont beaucoup d'avenir.

Rassurez-vous, ce n'est qu'une fiction. Mais le fait est que le réchauffement climatique est en cours. Et l'augmentation du taux d'alcool moyen est une réalité. Quant à cette histoire de vigne qui ne se repose plus l'hiver, c'est une réalité dans certains vignobles de Californie.

Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Dimanche dernier, réunion de l'association des vignerons bretons. Pas les professionnels du muscadet et du gros-plant, mais les amateurs qui ont quelques pieds de vigne pour le plaisir. Il y aura prochainement un compte-rendu sur le blog:
[vigneronsbretons.over-blog.net]

On a eu une conférence de Guy Bossard qui connaît bien nos sous-sols parmi les plus anciens de France. Puis on a goûté diverses productions, dont:
du Maréchal Foch qui est un hybride teinturier ( visite du vignoble sur la photo en haut de l'article). Le vigneron en fait un vin rouge costaud et rustique. Et aussi du crémant!
Un très bon vin demi-sec fleuri fait avec des vignes non identifiées.
Un joli pinot noir, plutôt rosé à vrai dire.
Du chardonnay acceptable.
Et d'autres imbuvables, essentiellement par une mauvaise vinification, tout cela est fait dans des garages et pour le plaisir. Il semble que le principal problème n'est pas trop le froid, il y a désormais moins de gelées tardives surtout près des côtes, mais l'humidité donc le mildiou et l'oïdium.
Des vins de garage donc. A suivre, la visite du garage.

jeudi, avril 12, 2007

J'attends mes primeur, J'élève mes primeurs


En attendant l'ouverture de la campagne des primeurs 2006, qui sera sûrement palpitante... j'ai retrouvé ça, publié en 2005 sur un vieux blog peu accessible.


16 avril 2005: A commander: J'attends mes primeurs, J'élève mes primeurs.


Ces deux nouveaux ouvrages pratiques et disponibles en souscription, publiés par deux éditeurs différents, mettent en lumière les caractéristiques profondes de l'acte de conclure une "transaction" en primeur. Une "transe-action" en effet, car cet acte est à la fois une action au sens kantien du terme ( quoique...), j'agis, j'évolue, je me construit en construisant ma cave, et une transe, où l'on trouve autant la peur de manquer, la ruée pour être-le-premier-servi ( comme à la cantine), un état second qui nous entraîne loin du rationnel, qu'une danse propriatoire exécutée à l'intention de celui qui peut satisfaire le voeu ( en l'occurence, le propriétaire de Pomerol).


Dans J'attends mes primeurs, tout découle du début: avant il n'y a rien, pas de souvenirs, que des bruits confus. La gestation du millésime, on le sait, obéit à des règles assez générales. Pour l'acheteur, se succèdent dans l'ordre la météorologie de l'année dont il n'a qu'une vague idée - les premières revues de presse annonçant "qu'on a vendangé les Graves blancs en août" - puis vers novembre l'annonce par la presse généraliste d'un millésime exceptionnel, voire jamais vu depuis 1893 - enfin en mars quelques signes annonçant qu'il y aura des dégustations en avril. Tout cela ne sont que des prémices.
La conception des primeurs aura lieu dans un savant ballet, d'avril à juin. C'est là qu'intervient la transe dont nous parlons plus haut. Elle tient au concept de "prime-heure": si je ne suis pas sur les rangs à la prime heure, ce sera trop tard tout-à-l'heure. Mais la prime-heure n'annonce pas son heure. D'où cette angoisse permanente de l'attente. D'où cette veille permanente de l'intellect, source de névroses et d'insomnies.
L'achat effectué, l'angoisse devrait normalement retomber. Il n'en est rien: d'autres questions viennent se rajouter aux questions: serai-je livré? Est-ce que j'ai fait des économies? Est-ce que le vin sera bon? Est-ce qu'il sera moins cher en FAV (Nous n'avons malheureusement pas pu découvrir la signification de ce sigle réservé aux initiés)?
D'autant plus que la structure linéaire du système des primeurs se complique depuis quelques années d'une superposition de couches qui accroît l'anxiété. En témoigne ce discours relevé dans le cabinet d'un primanalyste réputé:
"Je ne sais plus quoi faire. Tout me dit que je dois acheter des 2004, bien que les vins soient chers et le millésime moyen; tout - car il faut que j'achète des primeurs chaque année. En même temps, quand je vois que Cheval-Blanc 2003 est encore en vente primeur avec une augmentation négligeable, j'ai bien envie d'en prendre; je n'en avais pas pris l'année dernière, car je trouvais ça trop cher. Mais c'est peut-être un meilleur rapport qualité-prix que les 2002, bien que ça soit bien plus cher que les 2001 de l'hyper d'en face. Je pensais financer les 2004 en revendant un peu de 2000, mais ils valent la moitié d'en primeur, on dirait des 1997!..." etc,etc... Une logghorée préoccupante et qui touche de plus en plus de patients, à laquelle le thérapeute ne peut pour l'instant apporter qu'une écoute attentive, sans proposer de solution.


J'attends mes primeurs, Editions de l'Expectative, 120 pages, présenté en coffret bois. Livraison au premier semestre 2007. Tarif de souscription: jusqu'au 30 juillet 2005: 30 euros. Du 30 juillet 2005 au 30 juillet 2006: 35 euros. Du 30 juillet au 31 décembre 2006: 40 euros. En librairie début 2007: 20 euros.


J'élève mes primeurs est un ouvrage sensiblement différent, s'il aborde le même processus. On peut le lire comme un thriller où se succèdent les coups de théâtre. L'objet psychanalityque repose sur la fixation. On connaît depuis Freud le caractère de la fixation. Il s'agit ici de la fixation des prix de sortie des primeurs, selon un process complexe où l'affirmation de l'ego tient une part dominante. "Si mon prix est bon, je vends bien mon vin et je suis considéré; si mon prix est trop élevé, je ne vends rien; si mon prix est trop faible, les voisins se foutent de moi". L'enjeu est vital. Le "prix-meurt" ne donne qu'une seule chance. Sa fixation obéit autant à la logique qu'à l'intuition.
Ensuite, c'est l'élevage proprement dit. Pour ça, on fait comme d'habitude.


J'élève mes primeurs, collectif, Fédération de l'Agriculture et de l'Elevage, 12 pages, présenté en coffret bois. Livraison au premier semestre 2007. Tarif de souscription jusqu'au 30 juillet 2005: 30 euros. Sera sûrement épuisé ensuite.

mardi, avril 10, 2007

Les primeurs 2006, quelques notes de dégustation





Quelques 2006 goûtés en primeur, classés par appellation et par ordre de préférence.

Les Bordeaux blancs

Fieuzal, excellent, très gras. Malartic-Lagravière, très différent, du bon sauvignon, fruité, avec un bon soutien acide. Larrivet-Haut-Brion, du gras, mûr, pas très plein en milieu de bouche. La Louvière, franc, minéral, de l’acier ! C’est mon quarté gagnant.

J’ai aussi beaucoup aimé les vins suivants : Château de France, complet et incisif. Pape-Clément, très jeune, dur, tannique, de longue garde. Chevalier, encore discret mais d’avenir. Latour-Martillac, clair mais complet, de garde.

Un degré en-dessous, Smith-Haut-Lafitte, très gras et démonstratif. Bouscaut, vanillé, assez mûr. Rahoul, boisé, dur, un peu mou en même temps ! Haut-Bergey, un fumé intéressant, assez mou, boisé. Chantegrive Cuvée Caroline, sur le bois, un peu court. Olivier, du gras, un peu court. Carbonnieux, fin mais encore bien discret. Marjosse, pas mal, fin, un peu court. Hostens-Picant, Cuvée Demoiselles, commence bien mais finit bizarrement.

Saint-Emilion

Balestard-La-Tonnelle
, surprenant, excellent complet, bonne acidité. Pavie-Macquin, en poids lourd, gras, coloré, accrocheur, très long. Troplong-Mondot, lui aussi noir, gras, chaud, très plein pour un 2006. Figeac, pas le mieux noté mais mon préféré, avec un superbe velours en bouche. Fonroque, excellent, de l’alcool, du fruit et une belle longueur. Valandraud, long et raffiné. La Dominique, ferme et de bel avenir. La Couspaude, en costaud, fruité et puissant. Trottevieille, clair, très long, raffiné, manque de fruit. Clos Fourtet, sombre, acide, une très bonne chair. Clos Badon Thunevin, excellent. Grandes Murailles, velouté, très bonne chair. Tout ça m’a beaucoup plu, dans des registres différents : sur la finesse, ou en puissance, ce qui était dur à assurer cette année.

Ensuite, Grand-Mayne, très bien, longue finale, un peu trop d’alcool. Cap de Mourlin, belle robe, costaud, bons tannins. Trianon, riche, boisé, peu de nerf. Pas de L’Ane, bon vin, lisse et soyeux. Clos des Jacobins, sérieux, élégant, bon élevage. Franc-Mayne, mal défini au nez, mais délicieux, très fruité. La Gaffelière, clair, peu concentré mais très bon, fin. La Tour Figeac, coloré, bon grain, moyennement corsé. Péby Faugères, corsé, du café, finale puissante, plus fort que fin. Grand Pontet, vineux, des notes animales. Sanctus, sombre, velouté, très bon. Bélair, clair, fin, long, sec, bref Bélair. Sansonnet, muet mais carré, très attrayant. Beau-Séjour Bécot, pas très coloré, longueur moyenne, frais, un peu sec.

Puis Riou de Taillas, mûr, assez rond, belle finale. Grand-Corbin-Despagne, un peu maigre mais très long. Canon-La-Gaffelière, encore de l’amertume, belle finale, mais une déception ( à ce stade). Fleur Cardinale, bien, une certaine froideur pas malvenue. Patris, fruité, très vineux. Berliquet, assez clair, un peu chaud. Larmande, des fruits rouges, pas très concentré, finesse. Ferrand Lartigue, nez floral, mais charnu, chocolaté, un peu lourd. Angélus, très belle robe, chaud, de l’allonge, très apprécié, je l’ai pourtant goûté deux fois, à revoir.

Puis Franc-Maillet Cuvée Jean-Baptiste. Larcis-Ducasse, un peu fluet, ce n’est pas du 2005. Laniote, bon, soutenu. Côte de Baleau, boisé, finale longue et soutenue. Barde-Haut, vif et sec, à revoir. Jean Voisin, gras et lisse. Dassault, très serré, amer. Chauvin, vineux, mais fluide. La Clotte, un boisé léger, goût métallique. La Commanderie, léger, une belle finale. Destieux, nez de pruneau, bon grain, demi-corps. Villemaurine, noblesse du terroir, mais sèche. Ripeau, bien, mais un peu amer. Clos La Madeleine, joli nez de rose, assez vif.

Puis Franc Grâce Dieu, fruits rouges, dur et un peu terreux. La Fleur d'Arthus, dur, mais du potentiel et du fruit. Boutisse, nez de cerise, fruité correct. La Grangère, plutôt vert. Quinault, puissant, mais manque de centre et tend à sécher. Bellefont Belcier, nez prometteur, coulant. La Marzelle, fermé, rêche et court mais prometteur. Pressac, fruité, mûr, vif, mais dilué. Saint-Georges Côte Pavie, sec et assez court. Le Fer, fruité, souple, finale gourmande. La Gomerie, fin mais étroit. Fombrauge, très bon sans compication. La Fleur, robe chatoyante, nez frais, strict, un peu vert. Rochebelle, de la rondeur. Faugères, nettement rural. Clos Saint-Martin, plutôt simple et court.

Pomerol et Lalande-de-Pomerol

La
Conseillante est excellent de bout en bout, fruité et racé. La Clémence est pour moi une découverte et une belle surprise : sec, complexe, une grande finale. Gazin est coloré, tanique, et se goûte très bien de bout en bout. Prieurs de La Commanderie est fin et très vineux et équilibré. Rouget, beau Pomerol, dur, savoureux, prometteur. La Fleur de Gay est rond, doux et d’abord facile.

Bonalgue a un nez fin, réglissé, il est un peu court mais très agréable. La Pointe est violet, gras, séveux, un poil rustique, ce qui en fait un très bon Pomerol. Feytit-Clinet, fermé, est costaud avec le goût du terroir. La Croix de Gay aussi est un peu rustique, coloré et plein. La Commanderie de Mazeyres m’a semblé dur et sec, puis bien plus complet le lendemain. Le Bon Pasteur est très jeune, un peu dur. Le nouveau Pomerol du domaine Fayat-Thunevin, ex Vieux Château Bourgneuf, ne comprend que du merlot : long, charnu, très bon.

Puis Clos du Clocher, nez discret, puissant, tanins durs. L’Ambroisie de La Croix des Moines, violacé, nez simple, fruits rouges, sec, tanins puissants. La Cabanne, joli vin agréable, un peu court. Clinet, nez fermé, long et soyeux. Bourgneuf-Vayron, un boisé noble, vif mais peu corsé. Clos L'Eglise, bien, velouté, pas très long. L'Enclos du Beau-Père, très bon, petit corps. Vray Croix de Gay, rond et « froid », mais des promesses. Le Moulin, tout de droiture, demande du temps. Petit Village, fluide, assez complet. Jean de Gué, un nez frais épicé, une fermeté de cabernets bienvenue, un peu sec. L’Enclos, terreux, un peu mou, puis vif. Domaine Fayat-Thunevin en Lalande-de-Pomerol, très bon, pas très défini.

Beauregard, violet, très rond, fruité mais terreux, vaguement ennuyeux. Montviel, pas très Pomerol, gagne à l'ouverture, long, droit. La Croix, nez de bonbon, complet… et en avant! Domaine de L'Eglise, joli vin pas très concentré. Vieux Maillet, nez puissant, rappelle la syrah ! pas mal mais sans éclat. La Fleur de Boüard, gras, nez complexe, pas ouvert, finale trop sèche.

Beau Soleil, de petit format, un peu court. Bellegrave, semble étriqué. Perron La Fleur, un peu plat, assez sympa. Grand Ormeau Cuvée Madeleine, nez fin mais délavé, pas très puissant ni mûr. Le Clos des Sabines est léger. Viaud, un petit fruit, un peu léger. La Gravière, clair ; pas mal, mais peu de corps. La Sergue, maturité au nez mais pas en bouche. Mazeyres, nez de cour de ferme, dilué, pas très mûr. Siaurac, nez puissant mais froid, longiligne, sans gras. Taillefer était faiblard.

CRUS DU MEDOC

Lynch-Bages
est excellent avec évidence. Pichon-Longueville est excellent, j’ai écrit « rentre-dedans sans fioritures ». Pontet-Canet, nez de cassis, sérieux, corsé. Léoville-Barton, complet, beaucoup d’avenir. Lagrange, puissant et tannique, très bien.

Léoville-Poyferré est très ouvert ; on aime ou pas. Lascombes cette année est féroce ! Brane-Cantenac est doux et fin. Clerc-Milon est facile, cassis et joli corps. Monbrison est un beau Margaux. Batailley un peu clair, mais mi-corps, déjà ouvert, harmonieux, pas très long, délicieux. Marojallia est très bon et raffiné. Kirwan, sombre, nez mûr, très plein, finale un peu dissociée. Le Tertre est très agréable. Talbot, bon fruit, de l’avenir. Dauzac, un bon équilibre. Gruaud-Larose n’est pas très concentré. Croizet-Bages, bon nez, cassis, fumé, un peu creux en bouche. Cantenac-Brown est plein avec de la mâche. Clos Margalaine est très tannique mais soyeux. Durfort-Vivens, sombre, pas très plein mais complet et équilibré.

Cos Labory est sympathique, un peu discret. Langoa-Barton est réservé et discret. Marquis de Terme est franc et rustique. Haut-Bages-Libéral au nez fumé, vif et léger. Rauzan-Ségla, un beau nez fin, joli mais pas très long. Giscours, violent, très long, acide comme Tertre sous la même direction. Branaire-Ducru est charnu, bon vin. Rauzan-Gassies, coloré, plein, pas très fin. Tival, un médoc de Bernard Magrez, est très bien fait. Armailhac, bien, un peu muet. Phélan-Ségur, bien, mais finale amère. Malescot-Saint-Exupéry, fin et subtil, équilibré et léger. Les Ormes de Pez, un peu terreux.

Bellevue de Tayac, c’est 90% de merlot et c’est bon, mais est-ce du Margaux ? Prieuré-Lichine, le Marquis de Terme en plus court. Desmirail, nez curieux pas net, bouche agréable. Servitude volontaire de La Tour Carnet, Très coloré, nez torréfié, pas mon truc. Angludet dominé par les tannins. Lafon-Rochet, trop léger, mi-chair, belle finale incisive. Siran, un peu léger, pas très mûr mais bonne finale. La Tour Carnet, nez puissant, beau fruit, bouche un peu fluide.

Les Grands Chênes, fort et boisé, plutôt rustre. Beychevelle, trop dur. Ferrière, pas très mûr, un peu sec. Labégorce. Grand-Puy-Ducasse, pas du tout en forme. Lynch-Moussas.

GRAVES ROUGES

Pape-Clément
, c’est Monsieur plus : puissant, épicé, très, très long en bouche. Chevalier, mûr, du gras, coulant, facile, une belle bouteille.

Ensuite, La Louvière, nez très jeune, fruits rouges et rondeur, finale dure, bel avenir. Fieuzal est quand même très tannique. Carbonnieux, violet, nez discret, bien, tannique.

Puis Larrivet-Haut-Brion, très coloré et gras, nez fumé violent, un peu mou, pas concentré. Bouscaut, bien mûr, doux, bons tanins un peu secs mais fins. Haut-Bailly, nez en retrait, trop tannique, pour une fois pas l’un de mes préférés. Latour-Martillac, clair, nez de cassis, acerbe, attendre. Picque-Caillou, facile dans son style de Graves de Bordeaux.

Haut-Bergey, des groseilles, du gras et des tannins. France, nez serré et végétal, le pin des Landes, acide et amer. Malartic-Lagravière, une curieuse prise de bois. Sérénité de Poumey, très rond, trop chaud. Olivier, pas très mûr. Les Carmes-Haut-Brion, non plus.

D’AUTRES BORDEAUX

Bad Boy
, vin de table de Thunevin, 100% merlot. Rond et excellent. Carignan Prima, Premières Côtes de Bordeaux, délicieux. Girolate, un Bordeaux vif et long.

Reignac, nez chaud, viandé, moderne, trop dur. Hostens-Picant, Sainte Foy-Bordeaux, léger, long et vif. Veyry, pas mal.

Haut-Mazeris, Canon-Fronsac, de bons tanins. Haut-Mazeris, Fronsac, plus simple. Jonqueyres, nez végétal, bien son style ancien. Compassant, végétal, mais trop d’alcool. Marjosse, moyen. Thieuley, sur la vanille. Pey La Tour Réserve du Château, nez cuit, rare en ce millésime.

CONCLUSION

Un millésime très inégal. Les vins puissamment extraits ne sont pas les meilleurs, sauf quelques exceptions habituelles comme Pape-Clément, Pavie-Macquin ou Troplong-Mondot. Mes 20 premières notes : Pape-Clément, Chevalier, Lynch-Bages, Balestard La Tonnelle, Pichon-Longueville, Pontet-Canet, Pavie-Macquin, Léoville-Barton, Troplong-Mondot, La Conseillante, La Louvière, Figeac, La Clémence, Fonroque, Lagrange, Léoville-Poyferré, Valandraud, Gazin, Lascombes, Prieurs de La Commanderie. Donc un échantillonnage sur les deux rives, alors qu’on annonce Pomerol comme la meilleure appellation. Mais je n’ai pas tout goûté. En tous cas, bonne réussite des Graves, qui font de bons rouges et d’excellents blancs.

dimanche, mars 25, 2007

Petrus et Cheval-Blanc 1947


Ca existe encore!
de trouver dans une cave de particulier ces bouteilles dont on ne sait combien restent encore, en tous cas combien restent non trafiquées et correctement conservées. C'était du côté d'Alençon.
Quelques prix, pour les meilleurs niveaux:
Haut-Brion 1945: 1.200 euros.
Cheval-Blanc 1947: 3.200 euros.
Petrus 1947: 4.000 euros.
Mouton-Rothschild 1947: 1.400 euros.
Latour 1947: 600 euros.
Mouton-Rothschild 1948: 1.100 euros.
Yquem 1953: 520 euros ( et déjà en vente le soir même sur Internet).
La Mission-Haut-Brion 1953: 560 euros.
Latour 1953: 370 euros.
Haut-Brion 1955: 650 euros.
La Mission-Haut-Brion 1955: 1.000 euros.
Margaux 1959: 500 euros.
Trotanoy 1959: 500 euros.
Haut-Brion 1961: 1.100 euros.
Vieux Certan 1961: 250 euros.

Tout ça vendu dans son jus à la salle des ventes d'Alençon. Et dire que les vendeurs voulaient les présenter à Paris! J'ai un grand faible pour ce genre de vente. Au total, des prix élevés qui affolent encore les tableaux statistiques de www.VinorumCodex.com qui n'en finissent pas de grimper. Pour faire une dégustation de 45 à pas trop cher, c'est définitivement trop tard.