jeudi, mars 19, 2009

Premiers crus: la dégringolade

Je me suis livré à un petit exercice statistique consistant à examiner la variation de la cote VinorumCodex de 200 grands vins rouges de Bordeaux. Puis celle de 30 seconds crus ou assimilés ; enfin celle des 8 premiers crus. La lecture en est très fastidieuse, mais pleine d’enseignements je crois.
Millésime 2005 : de 2008 à 2009, sur les 200 vins de Bordeaux, baisse de 3,8%, sur 30 seconds hausse de 1%, sur les 8 premiers, baisse de 10%.
Millésime 2004 : sur les 200 vins de Bordeaux, baisse de 2% par rapport à 2008, mais hausse de 17% par rapport à 2007. Sur 30 seconds, moyenne des prix identique à celle de 2008, hausse de 11% par rapport à 2007. Sur les 8 premiers, baisse de 8% par rapport à 2008, mais hausse de 5,7% par rapport à 2007. En résumé, les vins sont un peu plus chers qu’en 2007, mais moins que l’année dernière ; et, bien sûr, nous ne sommes qu’aux premières ventes de l’année.
Millésime 2003 : sur les 200 vins de Bordeaux, baisse de 1% par rapport à 2008, hausse de 4% par rapport à 2007, de 20% par rapport à 2007. Sur 30 seconds, baisse de 1% par rapport à 2008, égal à 2007, hausse de 3% par rapport à 2006. Sur les 8 premiers, baisse de 3% par rapport à 2008, mais hausse de 4,5% par rapport à 2007… et de 41% par rapport à 2006.
Millésime 2002 : sur les 200 vins de Bordeaux, baisse de1,5% par rapport à 2008, hausse de 4% par rapport à 2007, de 25% par rapport à 2005. Sur les 30 seconds, hausse de 1,8% par rapport à 2007, de 14,5% par rapport à 2005. Sur les 8 premiers, baisse de 5,4% par rapport à 2008, hausse de 6,9% par rapport à 2007, de 71% par rapport à 2005.
Millésime 2001 : sur les 200 vins de Bordeaux, cotes égales à 2008, hausse de 8% par rapport à 2007, de 23% par rapport à 2004. Sur les 30 seconds, cotes égales à 2008, hausse de 2,7% par rapport à 2007, de 6,5% par rapport à 2004. Sur les 8 premiers, baisse de 1% par rapport à 2008, hausse de 27% par rapport à 2007, de 85% par rapport à 2004.
Millésime 2000 : sur les 200 vins de Bordeaux, cotes égales à 2008, baisse de 5% par rapport à 2000, hausse de 47% par rapport à 2003. Sur les 30 seconds, moyenne de cote égale à celles de 2008 et de 2007, hausse de 33% par rapport à 2003. Sur les 8 premiers, baisse de 2,1% par rapport à 2007, de 12% par rapport à 2007, mais hausse de 97% par rapport à 2003.
Millésime 1990 : sur les 200 vins de Bordeaux, baisse de 8,3% par rapport à 2008, de 10% par rapport à 2007, hausse de 32% par rapport à 2003, de 67% par rapport à 1999. Sur les 30 seconds, baisse de 2.8% par rapport à 2008, de 6.1% par rapport à 2007, hausse de 26% par rapport à 2003, de 60% par rapport à 1999, et tiens, allons-y, de 373% par rapport à 1995. Sur les 8 premiers, baisse de 26% par rapport à 2008, de 27% par rapport à 2007, hausse de 62% par rapport à 2003, de 102% par rapport à 1999, et tiens, allons-y, de 526 par rapport à 1995.
Je vous l’avais dit, c’est vraiment une lecture fastidieuse… Sauf sans doute pour quelques traders. Mais la traduction en graphiques de ces chiffres résumant des milliers de résultats de vente, c’est que les trois types de vins ont subi la même évolution des cours, plus lisse pour les 200 vins, plus exacerbée pour les premiers crus :
- ces 200 grands Bordeaux des millésimes 2000 à 2005 ont connu une hausse de prix assez régulière depuis cinq ans, culminant l’an dernier. La baisse est aujourd’hui minime, mais c’est la première fois depuis longtemps. Si l’on examine un millésime plus ancien, 1990, la situation est différente : hausse très forte depuis 2005, et baisse cette année bien plus importante que les millésimes récents.
- le même schéma appliqué à trente « seconds » ou assimilés ( les Palmer, Pape-Clément, Pavie, Pichon, etc…) donne des résultats similaires, excepté le fait que la hausse avait été plus importante au départ. Les cours de ces seconds se tiennent plutôt bien. J’en suis le premier étonné !
- quant aux premiers crus, leur correction est beaucoup plus sévère. La baisse des prix commence en 2007 et s’accentue beaucoup depuis six mois. Mais, et c’est là la conclusion générale de cette étude, tous ces vins sont encore nettement plus chers qu’il y a quelques années. Il y a à mon avis encore une grande marge de baisse des cours. Un exemple appuyé sur plusieurs ventes récentes : regardez la cote du Petrus 1989 sur VinorumCodex.
Je vous souhaite de bons achats, sans vous presser, car les bonnes affaires devraient se multiplier.