mercredi, avril 18, 2007

Le vin de Bretagne (3)


Bon, d'accord, on n'est pas chez Thunevin, mais ça c'est un vrai vin de garage!
A noter une particularité bien bretonne: le pressoir sert aussi à faire du cidre, c'est d'ailleurs son premier usage. Les raisins sont foulés grossièrement, puis passent sur une table de tri qu'on voit au second plan. Ils sont cuvés dans de petites cuves en résine. Pour démarrer les fermentation, caisson isolé et radiateur électrique. Monsieur Donnio cultive le Maréchal Foch et le plantet, deux hybrides, pour en faire du vin rouge et du crémant. Il ne prétend pas faire un grand vin, mais un vin correct, et de toutes façons "on s'y fait à son vin, on finit par le trouver bon."
Pourquoi le Maréchal Foch, un hybride? Parce que comme ça, on ne peut pas le comparer à autre chose, du genre " il est moyen votre gamay"!
Problème dans nos campagnes bretonnes: les oiseaux. Alors il recouvre ses vignes avec des filets à palourdes ( autre production très convoitée).

Ca fait rigoler, sûrement, les grands amateurs et les producteurs mieux lotis que chez nous. Mais l'idée de ce pett vignoble du Centre-Bretagne est née avec le concours de Michel Chapoutier. C'est pas rien!

Le vin de Bretagne (2)


Dégustation des vins bretons avec le concours éclairé de Guy Bossard.





Cette association a pour fondateurs l'écrivain Gérard Alle, qui a publié un ouvrage intitulé "Le vin des Bretons", Laurence Zigliara, Ethno-psychologue, et Pierre Guigui, auteur du guide GaultMillau Vin. Dans le livre de Gérard Alle, on trouve des histoires incroyables de chasse-neiges précédant des camions pinardiers pour assurer le vital ravitaillement, ainsi que d'autres surprenantes sur le petit-déjeuner des ouvriers des arsenaux...
A la lecture de ce livre, plein de gens lui ont téléphoné: "Je fais du vin - Moi aussi", et il est apparu qu'ils sont bien plus nombreux qu'on ne le pensait. Alors on s'organise, on échange des tuyaux, et on fait appel à des spécialistes. Et voici l'Association pour le Renouveau des Vins de Bretagne (A.R.V.B], avec pour slogan « Bevet gwin vreizh! ». Tout cela est encore bien amateur, et alors? On fait comme on veut, et j'ai bien l'intention de planter quelque chose cet automne ( je rêve de chenin blanc sur mes très vieux sols de schistes briovériens).

Le vin de Bretagne


26 septembre 2057:
ls vendanges sont presque partout terminées en Bourgogne. Le moût rentré est très sain et devrait donner de beaux vins charpentés. A Vosne-Romanée, le mourvèdre est magnifique quoiqu'un peu chaud, plus de 14° d'alcool en moyenne. Les grenaches sont un peu mous, mais l'assemblage devrait faire un grand vin. Le maître de chai qui me reçoit me fait goûter les deux vins juste pressés, et les deux millésimes qui s'arrondissent en barriques. Tout ça est très bon. Et puis, un peu en s'excusant, il me propose de goûter un 2001 vinifié par son père. J'ai entendu parler de ces vieux bourgogne qui étaient faits avec du pinot noir. Un cépage que je connais, bien sûr, et qui donne de très beaux vins veloutés en Centre-Bretagne et dans le Pays de Galles. Pas mal, très rond et fruité, mais quand même bien léger par rapport aux Bourgogne d'aujourd'hui.
"Vous savez, me dit-il, je ne regrette pas que la génération de mes parents aient du arracher le pinot. Ca manquait de corps, quand même. Et puis, de toutes façons, on n'avait pas le choix".
Hé oui, on n'avait pas le choix. Quand le délicat pinot noir s'est mis à se gorger d'alcool sous le soleil brûlant qui a envahi la Bourgogne, quand on s'est rendu compte que même en vendangeant au 15 août le vin était trop alcoolisé, et quand la vigne a arrêté de s'arrêter l'hiver pour s'épuiser à tourner en boucle, la végétation reprenant dès novembre. Il fallut acccepter l'évidence: après des siècles de présence en Bourgogne, le pinot noir n'y avait plus sa place. Alors on a remonté de Provence les cépages qui ne pouvaient plus y survivre, brûlés par la chaleur. Et le pinot noir a migré vers le Nord, faisant la fortune des vignerons luxembourgeois. Mais il commence déjà à y avoir trop chaud. Les vignobles anglais ont beaucoup d'avenir.

Rassurez-vous, ce n'est qu'une fiction. Mais le fait est que le réchauffement climatique est en cours. Et l'augmentation du taux d'alcool moyen est une réalité. Quant à cette histoire de vigne qui ne se repose plus l'hiver, c'est une réalité dans certains vignobles de Californie.

Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Dimanche dernier, réunion de l'association des vignerons bretons. Pas les professionnels du muscadet et du gros-plant, mais les amateurs qui ont quelques pieds de vigne pour le plaisir. Il y aura prochainement un compte-rendu sur le blog:
[vigneronsbretons.over-blog.net]

On a eu une conférence de Guy Bossard qui connaît bien nos sous-sols parmi les plus anciens de France. Puis on a goûté diverses productions, dont:
du Maréchal Foch qui est un hybride teinturier ( visite du vignoble sur la photo en haut de l'article). Le vigneron en fait un vin rouge costaud et rustique. Et aussi du crémant!
Un très bon vin demi-sec fleuri fait avec des vignes non identifiées.
Un joli pinot noir, plutôt rosé à vrai dire.
Du chardonnay acceptable.
Et d'autres imbuvables, essentiellement par une mauvaise vinification, tout cela est fait dans des garages et pour le plaisir. Il semble que le principal problème n'est pas trop le froid, il y a désormais moins de gelées tardives surtout près des côtes, mais l'humidité donc le mildiou et l'oïdium.
Des vins de garage donc. A suivre, la visite du garage.

jeudi, avril 12, 2007

J'attends mes primeur, J'élève mes primeurs


En attendant l'ouverture de la campagne des primeurs 2006, qui sera sûrement palpitante... j'ai retrouvé ça, publié en 2005 sur un vieux blog peu accessible.


16 avril 2005: A commander: J'attends mes primeurs, J'élève mes primeurs.


Ces deux nouveaux ouvrages pratiques et disponibles en souscription, publiés par deux éditeurs différents, mettent en lumière les caractéristiques profondes de l'acte de conclure une "transaction" en primeur. Une "transe-action" en effet, car cet acte est à la fois une action au sens kantien du terme ( quoique...), j'agis, j'évolue, je me construit en construisant ma cave, et une transe, où l'on trouve autant la peur de manquer, la ruée pour être-le-premier-servi ( comme à la cantine), un état second qui nous entraîne loin du rationnel, qu'une danse propriatoire exécutée à l'intention de celui qui peut satisfaire le voeu ( en l'occurence, le propriétaire de Pomerol).


Dans J'attends mes primeurs, tout découle du début: avant il n'y a rien, pas de souvenirs, que des bruits confus. La gestation du millésime, on le sait, obéit à des règles assez générales. Pour l'acheteur, se succèdent dans l'ordre la météorologie de l'année dont il n'a qu'une vague idée - les premières revues de presse annonçant "qu'on a vendangé les Graves blancs en août" - puis vers novembre l'annonce par la presse généraliste d'un millésime exceptionnel, voire jamais vu depuis 1893 - enfin en mars quelques signes annonçant qu'il y aura des dégustations en avril. Tout cela ne sont que des prémices.
La conception des primeurs aura lieu dans un savant ballet, d'avril à juin. C'est là qu'intervient la transe dont nous parlons plus haut. Elle tient au concept de "prime-heure": si je ne suis pas sur les rangs à la prime heure, ce sera trop tard tout-à-l'heure. Mais la prime-heure n'annonce pas son heure. D'où cette angoisse permanente de l'attente. D'où cette veille permanente de l'intellect, source de névroses et d'insomnies.
L'achat effectué, l'angoisse devrait normalement retomber. Il n'en est rien: d'autres questions viennent se rajouter aux questions: serai-je livré? Est-ce que j'ai fait des économies? Est-ce que le vin sera bon? Est-ce qu'il sera moins cher en FAV (Nous n'avons malheureusement pas pu découvrir la signification de ce sigle réservé aux initiés)?
D'autant plus que la structure linéaire du système des primeurs se complique depuis quelques années d'une superposition de couches qui accroît l'anxiété. En témoigne ce discours relevé dans le cabinet d'un primanalyste réputé:
"Je ne sais plus quoi faire. Tout me dit que je dois acheter des 2004, bien que les vins soient chers et le millésime moyen; tout - car il faut que j'achète des primeurs chaque année. En même temps, quand je vois que Cheval-Blanc 2003 est encore en vente primeur avec une augmentation négligeable, j'ai bien envie d'en prendre; je n'en avais pas pris l'année dernière, car je trouvais ça trop cher. Mais c'est peut-être un meilleur rapport qualité-prix que les 2002, bien que ça soit bien plus cher que les 2001 de l'hyper d'en face. Je pensais financer les 2004 en revendant un peu de 2000, mais ils valent la moitié d'en primeur, on dirait des 1997!..." etc,etc... Une logghorée préoccupante et qui touche de plus en plus de patients, à laquelle le thérapeute ne peut pour l'instant apporter qu'une écoute attentive, sans proposer de solution.


J'attends mes primeurs, Editions de l'Expectative, 120 pages, présenté en coffret bois. Livraison au premier semestre 2007. Tarif de souscription: jusqu'au 30 juillet 2005: 30 euros. Du 30 juillet 2005 au 30 juillet 2006: 35 euros. Du 30 juillet au 31 décembre 2006: 40 euros. En librairie début 2007: 20 euros.


J'élève mes primeurs est un ouvrage sensiblement différent, s'il aborde le même processus. On peut le lire comme un thriller où se succèdent les coups de théâtre. L'objet psychanalityque repose sur la fixation. On connaît depuis Freud le caractère de la fixation. Il s'agit ici de la fixation des prix de sortie des primeurs, selon un process complexe où l'affirmation de l'ego tient une part dominante. "Si mon prix est bon, je vends bien mon vin et je suis considéré; si mon prix est trop élevé, je ne vends rien; si mon prix est trop faible, les voisins se foutent de moi". L'enjeu est vital. Le "prix-meurt" ne donne qu'une seule chance. Sa fixation obéit autant à la logique qu'à l'intuition.
Ensuite, c'est l'élevage proprement dit. Pour ça, on fait comme d'habitude.


J'élève mes primeurs, collectif, Fédération de l'Agriculture et de l'Elevage, 12 pages, présenté en coffret bois. Livraison au premier semestre 2007. Tarif de souscription jusqu'au 30 juillet 2005: 30 euros. Sera sûrement épuisé ensuite.

mardi, avril 10, 2007

Les primeurs 2006, quelques notes de dégustation





Quelques 2006 goûtés en primeur, classés par appellation et par ordre de préférence.

Les Bordeaux blancs

Fieuzal, excellent, très gras. Malartic-Lagravière, très différent, du bon sauvignon, fruité, avec un bon soutien acide. Larrivet-Haut-Brion, du gras, mûr, pas très plein en milieu de bouche. La Louvière, franc, minéral, de l’acier ! C’est mon quarté gagnant.

J’ai aussi beaucoup aimé les vins suivants : Château de France, complet et incisif. Pape-Clément, très jeune, dur, tannique, de longue garde. Chevalier, encore discret mais d’avenir. Latour-Martillac, clair mais complet, de garde.

Un degré en-dessous, Smith-Haut-Lafitte, très gras et démonstratif. Bouscaut, vanillé, assez mûr. Rahoul, boisé, dur, un peu mou en même temps ! Haut-Bergey, un fumé intéressant, assez mou, boisé. Chantegrive Cuvée Caroline, sur le bois, un peu court. Olivier, du gras, un peu court. Carbonnieux, fin mais encore bien discret. Marjosse, pas mal, fin, un peu court. Hostens-Picant, Cuvée Demoiselles, commence bien mais finit bizarrement.

Saint-Emilion

Balestard-La-Tonnelle
, surprenant, excellent complet, bonne acidité. Pavie-Macquin, en poids lourd, gras, coloré, accrocheur, très long. Troplong-Mondot, lui aussi noir, gras, chaud, très plein pour un 2006. Figeac, pas le mieux noté mais mon préféré, avec un superbe velours en bouche. Fonroque, excellent, de l’alcool, du fruit et une belle longueur. Valandraud, long et raffiné. La Dominique, ferme et de bel avenir. La Couspaude, en costaud, fruité et puissant. Trottevieille, clair, très long, raffiné, manque de fruit. Clos Fourtet, sombre, acide, une très bonne chair. Clos Badon Thunevin, excellent. Grandes Murailles, velouté, très bonne chair. Tout ça m’a beaucoup plu, dans des registres différents : sur la finesse, ou en puissance, ce qui était dur à assurer cette année.

Ensuite, Grand-Mayne, très bien, longue finale, un peu trop d’alcool. Cap de Mourlin, belle robe, costaud, bons tannins. Trianon, riche, boisé, peu de nerf. Pas de L’Ane, bon vin, lisse et soyeux. Clos des Jacobins, sérieux, élégant, bon élevage. Franc-Mayne, mal défini au nez, mais délicieux, très fruité. La Gaffelière, clair, peu concentré mais très bon, fin. La Tour Figeac, coloré, bon grain, moyennement corsé. Péby Faugères, corsé, du café, finale puissante, plus fort que fin. Grand Pontet, vineux, des notes animales. Sanctus, sombre, velouté, très bon. Bélair, clair, fin, long, sec, bref Bélair. Sansonnet, muet mais carré, très attrayant. Beau-Séjour Bécot, pas très coloré, longueur moyenne, frais, un peu sec.

Puis Riou de Taillas, mûr, assez rond, belle finale. Grand-Corbin-Despagne, un peu maigre mais très long. Canon-La-Gaffelière, encore de l’amertume, belle finale, mais une déception ( à ce stade). Fleur Cardinale, bien, une certaine froideur pas malvenue. Patris, fruité, très vineux. Berliquet, assez clair, un peu chaud. Larmande, des fruits rouges, pas très concentré, finesse. Ferrand Lartigue, nez floral, mais charnu, chocolaté, un peu lourd. Angélus, très belle robe, chaud, de l’allonge, très apprécié, je l’ai pourtant goûté deux fois, à revoir.

Puis Franc-Maillet Cuvée Jean-Baptiste. Larcis-Ducasse, un peu fluet, ce n’est pas du 2005. Laniote, bon, soutenu. Côte de Baleau, boisé, finale longue et soutenue. Barde-Haut, vif et sec, à revoir. Jean Voisin, gras et lisse. Dassault, très serré, amer. Chauvin, vineux, mais fluide. La Clotte, un boisé léger, goût métallique. La Commanderie, léger, une belle finale. Destieux, nez de pruneau, bon grain, demi-corps. Villemaurine, noblesse du terroir, mais sèche. Ripeau, bien, mais un peu amer. Clos La Madeleine, joli nez de rose, assez vif.

Puis Franc Grâce Dieu, fruits rouges, dur et un peu terreux. La Fleur d'Arthus, dur, mais du potentiel et du fruit. Boutisse, nez de cerise, fruité correct. La Grangère, plutôt vert. Quinault, puissant, mais manque de centre et tend à sécher. Bellefont Belcier, nez prometteur, coulant. La Marzelle, fermé, rêche et court mais prometteur. Pressac, fruité, mûr, vif, mais dilué. Saint-Georges Côte Pavie, sec et assez court. Le Fer, fruité, souple, finale gourmande. La Gomerie, fin mais étroit. Fombrauge, très bon sans compication. La Fleur, robe chatoyante, nez frais, strict, un peu vert. Rochebelle, de la rondeur. Faugères, nettement rural. Clos Saint-Martin, plutôt simple et court.

Pomerol et Lalande-de-Pomerol

La
Conseillante est excellent de bout en bout, fruité et racé. La Clémence est pour moi une découverte et une belle surprise : sec, complexe, une grande finale. Gazin est coloré, tanique, et se goûte très bien de bout en bout. Prieurs de La Commanderie est fin et très vineux et équilibré. Rouget, beau Pomerol, dur, savoureux, prometteur. La Fleur de Gay est rond, doux et d’abord facile.

Bonalgue a un nez fin, réglissé, il est un peu court mais très agréable. La Pointe est violet, gras, séveux, un poil rustique, ce qui en fait un très bon Pomerol. Feytit-Clinet, fermé, est costaud avec le goût du terroir. La Croix de Gay aussi est un peu rustique, coloré et plein. La Commanderie de Mazeyres m’a semblé dur et sec, puis bien plus complet le lendemain. Le Bon Pasteur est très jeune, un peu dur. Le nouveau Pomerol du domaine Fayat-Thunevin, ex Vieux Château Bourgneuf, ne comprend que du merlot : long, charnu, très bon.

Puis Clos du Clocher, nez discret, puissant, tanins durs. L’Ambroisie de La Croix des Moines, violacé, nez simple, fruits rouges, sec, tanins puissants. La Cabanne, joli vin agréable, un peu court. Clinet, nez fermé, long et soyeux. Bourgneuf-Vayron, un boisé noble, vif mais peu corsé. Clos L'Eglise, bien, velouté, pas très long. L'Enclos du Beau-Père, très bon, petit corps. Vray Croix de Gay, rond et « froid », mais des promesses. Le Moulin, tout de droiture, demande du temps. Petit Village, fluide, assez complet. Jean de Gué, un nez frais épicé, une fermeté de cabernets bienvenue, un peu sec. L’Enclos, terreux, un peu mou, puis vif. Domaine Fayat-Thunevin en Lalande-de-Pomerol, très bon, pas très défini.

Beauregard, violet, très rond, fruité mais terreux, vaguement ennuyeux. Montviel, pas très Pomerol, gagne à l'ouverture, long, droit. La Croix, nez de bonbon, complet… et en avant! Domaine de L'Eglise, joli vin pas très concentré. Vieux Maillet, nez puissant, rappelle la syrah ! pas mal mais sans éclat. La Fleur de Boüard, gras, nez complexe, pas ouvert, finale trop sèche.

Beau Soleil, de petit format, un peu court. Bellegrave, semble étriqué. Perron La Fleur, un peu plat, assez sympa. Grand Ormeau Cuvée Madeleine, nez fin mais délavé, pas très puissant ni mûr. Le Clos des Sabines est léger. Viaud, un petit fruit, un peu léger. La Gravière, clair ; pas mal, mais peu de corps. La Sergue, maturité au nez mais pas en bouche. Mazeyres, nez de cour de ferme, dilué, pas très mûr. Siaurac, nez puissant mais froid, longiligne, sans gras. Taillefer était faiblard.

CRUS DU MEDOC

Lynch-Bages
est excellent avec évidence. Pichon-Longueville est excellent, j’ai écrit « rentre-dedans sans fioritures ». Pontet-Canet, nez de cassis, sérieux, corsé. Léoville-Barton, complet, beaucoup d’avenir. Lagrange, puissant et tannique, très bien.

Léoville-Poyferré est très ouvert ; on aime ou pas. Lascombes cette année est féroce ! Brane-Cantenac est doux et fin. Clerc-Milon est facile, cassis et joli corps. Monbrison est un beau Margaux. Batailley un peu clair, mais mi-corps, déjà ouvert, harmonieux, pas très long, délicieux. Marojallia est très bon et raffiné. Kirwan, sombre, nez mûr, très plein, finale un peu dissociée. Le Tertre est très agréable. Talbot, bon fruit, de l’avenir. Dauzac, un bon équilibre. Gruaud-Larose n’est pas très concentré. Croizet-Bages, bon nez, cassis, fumé, un peu creux en bouche. Cantenac-Brown est plein avec de la mâche. Clos Margalaine est très tannique mais soyeux. Durfort-Vivens, sombre, pas très plein mais complet et équilibré.

Cos Labory est sympathique, un peu discret. Langoa-Barton est réservé et discret. Marquis de Terme est franc et rustique. Haut-Bages-Libéral au nez fumé, vif et léger. Rauzan-Ségla, un beau nez fin, joli mais pas très long. Giscours, violent, très long, acide comme Tertre sous la même direction. Branaire-Ducru est charnu, bon vin. Rauzan-Gassies, coloré, plein, pas très fin. Tival, un médoc de Bernard Magrez, est très bien fait. Armailhac, bien, un peu muet. Phélan-Ségur, bien, mais finale amère. Malescot-Saint-Exupéry, fin et subtil, équilibré et léger. Les Ormes de Pez, un peu terreux.

Bellevue de Tayac, c’est 90% de merlot et c’est bon, mais est-ce du Margaux ? Prieuré-Lichine, le Marquis de Terme en plus court. Desmirail, nez curieux pas net, bouche agréable. Servitude volontaire de La Tour Carnet, Très coloré, nez torréfié, pas mon truc. Angludet dominé par les tannins. Lafon-Rochet, trop léger, mi-chair, belle finale incisive. Siran, un peu léger, pas très mûr mais bonne finale. La Tour Carnet, nez puissant, beau fruit, bouche un peu fluide.

Les Grands Chênes, fort et boisé, plutôt rustre. Beychevelle, trop dur. Ferrière, pas très mûr, un peu sec. Labégorce. Grand-Puy-Ducasse, pas du tout en forme. Lynch-Moussas.

GRAVES ROUGES

Pape-Clément
, c’est Monsieur plus : puissant, épicé, très, très long en bouche. Chevalier, mûr, du gras, coulant, facile, une belle bouteille.

Ensuite, La Louvière, nez très jeune, fruits rouges et rondeur, finale dure, bel avenir. Fieuzal est quand même très tannique. Carbonnieux, violet, nez discret, bien, tannique.

Puis Larrivet-Haut-Brion, très coloré et gras, nez fumé violent, un peu mou, pas concentré. Bouscaut, bien mûr, doux, bons tanins un peu secs mais fins. Haut-Bailly, nez en retrait, trop tannique, pour une fois pas l’un de mes préférés. Latour-Martillac, clair, nez de cassis, acerbe, attendre. Picque-Caillou, facile dans son style de Graves de Bordeaux.

Haut-Bergey, des groseilles, du gras et des tannins. France, nez serré et végétal, le pin des Landes, acide et amer. Malartic-Lagravière, une curieuse prise de bois. Sérénité de Poumey, très rond, trop chaud. Olivier, pas très mûr. Les Carmes-Haut-Brion, non plus.

D’AUTRES BORDEAUX

Bad Boy
, vin de table de Thunevin, 100% merlot. Rond et excellent. Carignan Prima, Premières Côtes de Bordeaux, délicieux. Girolate, un Bordeaux vif et long.

Reignac, nez chaud, viandé, moderne, trop dur. Hostens-Picant, Sainte Foy-Bordeaux, léger, long et vif. Veyry, pas mal.

Haut-Mazeris, Canon-Fronsac, de bons tanins. Haut-Mazeris, Fronsac, plus simple. Jonqueyres, nez végétal, bien son style ancien. Compassant, végétal, mais trop d’alcool. Marjosse, moyen. Thieuley, sur la vanille. Pey La Tour Réserve du Château, nez cuit, rare en ce millésime.

CONCLUSION

Un millésime très inégal. Les vins puissamment extraits ne sont pas les meilleurs, sauf quelques exceptions habituelles comme Pape-Clément, Pavie-Macquin ou Troplong-Mondot. Mes 20 premières notes : Pape-Clément, Chevalier, Lynch-Bages, Balestard La Tonnelle, Pichon-Longueville, Pontet-Canet, Pavie-Macquin, Léoville-Barton, Troplong-Mondot, La Conseillante, La Louvière, Figeac, La Clémence, Fonroque, Lagrange, Léoville-Poyferré, Valandraud, Gazin, Lascombes, Prieurs de La Commanderie. Donc un échantillonnage sur les deux rives, alors qu’on annonce Pomerol comme la meilleure appellation. Mais je n’ai pas tout goûté. En tous cas, bonne réussite des Graves, qui font de bons rouges et d’excellents blancs.