mercredi, avril 18, 2007

Le vin de Bretagne


26 septembre 2057:
ls vendanges sont presque partout terminées en Bourgogne. Le moût rentré est très sain et devrait donner de beaux vins charpentés. A Vosne-Romanée, le mourvèdre est magnifique quoiqu'un peu chaud, plus de 14° d'alcool en moyenne. Les grenaches sont un peu mous, mais l'assemblage devrait faire un grand vin. Le maître de chai qui me reçoit me fait goûter les deux vins juste pressés, et les deux millésimes qui s'arrondissent en barriques. Tout ça est très bon. Et puis, un peu en s'excusant, il me propose de goûter un 2001 vinifié par son père. J'ai entendu parler de ces vieux bourgogne qui étaient faits avec du pinot noir. Un cépage que je connais, bien sûr, et qui donne de très beaux vins veloutés en Centre-Bretagne et dans le Pays de Galles. Pas mal, très rond et fruité, mais quand même bien léger par rapport aux Bourgogne d'aujourd'hui.
"Vous savez, me dit-il, je ne regrette pas que la génération de mes parents aient du arracher le pinot. Ca manquait de corps, quand même. Et puis, de toutes façons, on n'avait pas le choix".
Hé oui, on n'avait pas le choix. Quand le délicat pinot noir s'est mis à se gorger d'alcool sous le soleil brûlant qui a envahi la Bourgogne, quand on s'est rendu compte que même en vendangeant au 15 août le vin était trop alcoolisé, et quand la vigne a arrêté de s'arrêter l'hiver pour s'épuiser à tourner en boucle, la végétation reprenant dès novembre. Il fallut acccepter l'évidence: après des siècles de présence en Bourgogne, le pinot noir n'y avait plus sa place. Alors on a remonté de Provence les cépages qui ne pouvaient plus y survivre, brûlés par la chaleur. Et le pinot noir a migré vers le Nord, faisant la fortune des vignerons luxembourgeois. Mais il commence déjà à y avoir trop chaud. Les vignobles anglais ont beaucoup d'avenir.

Rassurez-vous, ce n'est qu'une fiction. Mais le fait est que le réchauffement climatique est en cours. Et l'augmentation du taux d'alcool moyen est une réalité. Quant à cette histoire de vigne qui ne se repose plus l'hiver, c'est une réalité dans certains vignobles de Californie.

Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Dimanche dernier, réunion de l'association des vignerons bretons. Pas les professionnels du muscadet et du gros-plant, mais les amateurs qui ont quelques pieds de vigne pour le plaisir. Il y aura prochainement un compte-rendu sur le blog:
[vigneronsbretons.over-blog.net]

On a eu une conférence de Guy Bossard qui connaît bien nos sous-sols parmi les plus anciens de France. Puis on a goûté diverses productions, dont:
du Maréchal Foch qui est un hybride teinturier ( visite du vignoble sur la photo en haut de l'article). Le vigneron en fait un vin rouge costaud et rustique. Et aussi du crémant!
Un très bon vin demi-sec fleuri fait avec des vignes non identifiées.
Un joli pinot noir, plutôt rosé à vrai dire.
Du chardonnay acceptable.
Et d'autres imbuvables, essentiellement par une mauvaise vinification, tout cela est fait dans des garages et pour le plaisir. Il semble que le principal problème n'est pas trop le froid, il y a désormais moins de gelées tardives surtout près des côtes, mais l'humidité donc le mildiou et l'oïdium.
Des vins de garage donc. A suivre, la visite du garage.

2 commentaires:

thierry a dit…

la démarche de svins amteurs mérité intérêt en bretagne centrale et septentrionale...mais rappelons qu'il y a une bretagne méridionnale avec le muscadet, pinot noir, malvoisie, grolleau, gros plant,...
cordialement,

thierry
ex conseiller agricole en 44 (yc au près de domaines connus)

Communiqué de presse du 27 12 2006: victoire pour le vin breton du pays nantais !

Bretagne Réunie – CUAB se félicite de la victoire obtenue par les vignerons Christophe et Philippe Chéneau de Monnières (44), lors d’une procédure de conciliation le 20 12 2006. Le Procureur du TGI de Nantes a décidé de ne pas donner suite à la plainte de la DGCCRF (Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes), qui leur reprochait la mention « vin breton ». Nous avons suivi cette affaire et apporté notre soutien moral aux vignerons inquiétés. Nous voulons croire à une décision durable et restons vigilants sur cette affaire.
En effet, la DGCCRF reprochait à ces vignerons l’utilisation de la mention « vin breton » sur la contre –étiquette d’un Vin de Pays du Jardin de la France sous titré Marches de Bretagne. Un vin blanc de cépage Melon et Sauvignon que les vignerons ont baptisés sur leur contre étiquette « breizh gwin gwen » sur fond de drapeau breton. L’étiquette principale comporte pourtant toutes les mentions légales. Les vignerons étaient poursuivis pour « tentative de tromperie» et «étiquetage non conforme».
Bretagne Réunie – CUAB s’étonne que l’administration plaignante ait pu prétendre, qu’utiliser la dénomination « vin breton » pour un vin du pays nantais, soit une tentative de tromperie du consommateur…Le pays nantais et ses habitants sont bretons, bien que séparés administrativement du reste de la Bretagne. Sa géographie, son histoire millénaire ( au sein du royaume breton, du duché puis de la Province de Bretagne), sa culture et ses participations à de nombreuses organisations bretonnes actuelles du domaine touristique, économique: la marque Produit en Bretagne…ou la région judiciaire (Cour d‘Appel pour les 5 départements), le prouvent incontestablement.
La création de l’AOC Muscadet en 1936 est antérieure à la création d’une région administrative dite« Bretagne » omettant la Loire-Atlantique. Le vin de pays du Jardin de la France sous titré Marches de Bretagne, («les Marches»: zone frontière entre les anciennes provinces) prouve bien dans son décret officiel de délimitation, qu’il correspond aux anciennes paroisses de la frontière de la Bretagne du sud Loire avec le Poitou et l’Anjou. De nombreux produits agricoles ou agro alimentaires nantais utilisent des références d’origine géographique relative à la Bretagne, comme lieu de production ou de transformation. La jurisprudence a d’ailleurs déjà donné gain de cause dans le passé à des produits nantais affirmant cela. Une des affiches du CIVN titre d’ailleurs « le muscadet, le plus breton des vins », tandis que la confrérie bacchique des chevaliers Bretvins célébrant le muscadet, se reconnait du folklore haut-breton.
Par contre, il y a lieu de s’interroger sur les produits bretons, éditions, institutions, qui s’approprient à tort l’image de la Bretagne en omettant ou en excluant bien souvent la Loire-Atlantique…. nous ne pouvons que douter par ailleurs du caractère authentique des produits qui utilisent la dénomination « Pays de la Loire», région créée par l’arbitraire, qui cherche à s’imposer à coup de centaines de milliers d’euros par une communication basée sur une identité artificielle….
Nous ne pouvons qu’encourager les vignerons à utiliser la référence à la Bretagne, région qui possède une notoriété mondiale. Nous apportons notre soutien moral à la création d’un comité de soutien aux vignerons et au vin breton, neutre et ouvert à tous les acteurs, consommateurs compris. En effet nous souhaitons que cette démarche s’élargisse, à tous les acteurs de la filière viti-vini nantaise qui le souhaitent, et ne fasse pas l’objet de nouvelles tracasseries intempestives.
Le blog http://breizhgwingwen.blog.fr/. Le comité de soutien (carcadio@orange.fr ou 0624936134).
Thierry Jolivet (06 24 93 61 34) Jean-Yves Bourriau ( 02 51 78 83 12)
Vice Président Président

Unknown a dit…

Aboslument d'accord avec vous. Pour moi, cela allait sans dire, mais effectivement ça va encore mieux en le disant. En parlant du vin breton, je pensais au vin hors exploitation commerciale. mais bien sûr, nos fleurons sont le Muscadet et le Gros-Plant ( et le pays de Retz et ses grolleaux sympas). Pour preuve de ma bonne foi: j'ai publié un ouvrage intitulé " La cuisine des châteaux de Bretagne", qui englobe la Loire-Atlantique.
J'ai longtemps tenu un restaurant où notre cuvée maison était un Vin de Pays des Marches de Bretagne. Puis la dénomination a été délaissée au profit des Vins de Pays du Jardin de la France qu'on disait plus porteurs... c'est où?

J'ai signé des pétitions pour la réunification de la Bretagne. Et soyez sûr que tous nos vignerons amateurs bretons reconnaissent le pays nantais comme LE vignoble breton. Ils n'ont d'ailleurs pas d'autres prétention que de s'amuser en faisant leurs bouteilles maison.

yehed mad!

Gilles du Pontavice