mardi, juillet 17, 2012

Où migrera le Château La Bécasse?

Ainsi donc, le Château La Bécasse, après tant d'autres crus du Médoc, va fermer son bec pour intégrer le Château Latour. C'est chose courante depuis longtemps, alors qu'il est bien rare maintenant qu'un grand cru doive vendre des terres (dans ce cas, c'est tout ou rien). J'ai connu La Bécasse dans les années 1980. Il était distribué en Bretagne Intérieure par un ancien instituteur, qui à 75 ans attribuait sa forme (olympique) à la pratique du vélo, chaque jour, et à une bouteille de ce vin, chaque jour aussi. Le vin n'était pas trop cher, et j'ai investi surtout dans l'excellent 1985 pour mon restaurant La Truite de Quénécan. Le sigle en était un rond comportant en haut une bécasse, en bas une truite, car nous avions des deux en abondance. Aujourd'hui je n'ai plus de truites (j'ai des brochets), mais j'ai encore pas mal de bécasses en saison dans cette Bretagne Intérieure qui est un lieu de passage privilégié de ce si bel oiseau. Bien donc. Une belle marque va disparaître, victime je le suppose de l'indivision et des droits de succession, victime aussi de la concentration du vignoble. Il en restera quelques-une, de bécasses: chez Chapoutier, ou au domaine de La Mordorée à Lirac, d'où Monsieur Delorme venait chasser ici. De toutes façons, la bécasse est une grande migratrice: avant que d'être à Pauillac, elle s'était posée à Saint-Julien (photo), du temps de Louis Fonteneau, régisseur du château Ducru-Beaucaillou. Puis, son petit-fils Georges Fonteneau transféra le vignoble à Pauillac. Puis ce fut vendu. J'ai en forêt de Quénécan trois jolies terrasses aux murs de pierre, au-dessus d'un vieux manoir. J'y ai un jour accompagné Georges Fonteneau, et nous n'avions pas levé grand chose. J'ai pour voisin Monsieur Borie de Ducru-Beaucaillou, qui a près de chez nous sa chasse de bécasse. Que de signes... Si le breton fervent qui a acheté La Bécasse est désireux de garder un souvenir de la marque, sur ces trois jolies terrasses on pourrait planter quelque chose! Pas du rouge sans doute, enfin pas tout de suite. Mais le terrain, en altitude, n'est pas gélif, et la mordorée offre toutes les couleurs. J'y verrais bien un bon chenin aussi incisif qu'un coup d'aile d'une bécasse qui s'envole. Outre le Muscadet, bien sûr, nous avons désormais en Bretagne quelques bons petits vignobles, comme les Coteaux du Braden à Quimper ou ceux de Saint-Suliac sur la Rance
. Il n'y en a pas encore en Bretagne Intérieure, pourquoi pas en Kost ar C'hoat? Gilles du Pontavice, expert en vins, administrateur de l'Association pour le renouveau du vin breton.

1 commentaire:

DIDIER VITRAC a dit…

Bonjour Monsieur Du Pontavice,

Bel article sur le Château LA BÉCASSE mais l'histoire n'est pas finie, loin de là.
A prés des années d'attente, LA BÉCASSE revient, en effet Monsieur Fonteneau dans ses chais de Pauillac nous fait revivre LA BÉCASSE.

En AOP Listrac 50% Merlot 50% Cab-Sauvignon millésime 2014

Nous en sommes Muriel et moi les distributeurs au prés de la clientèle trade
Son prix de sortie pour le 2014 est de 9 € H.T. Départ.

Cordialement

Didier Vitrac
05.57.19.60.11.