dimanche, février 24, 2008

L'épouse de l'avocat de l'avocat du vin

Robert Parker, anatomie d'un mythe, tel est le titre.
Portrait non autorisé du plus grand dégustateur de tous les temps, tel est le sous-titre. Sous-titre que je trouve un peu long et ambigü. C'est le meilleur, ou non?
Parker déguste, Bordeaux trinque, tel est le bandeau promotionnel. Bandeau que je trouve un peu abusif, Bordeaux ayant dans l'ensemble beaucoup bénéficié du travail de Robert Parker.

Je me garderai bien, vu le titre de ce message, de donner un quelconque avis sur les procédures judiciaires en cours, je n'en sais d'ailleurs pas grand-chose, il y a des articles là-dessus sur Internet. Au stade de ma lecture, je suis un peu étonné qu'Hannah Agostini soit citée presque comme un personnage extérieur au livre qu'elle écrit. Qu'on ait laissé passer une faute telle que, page 88, la production du Vieux Plateau Certan "1 ha - 24 000 bouteilles". Ce vin de garage n'a pas laissé un souvenir impérissable, mais quand même, 200 hectolitres à l'hectare, c'est trop!
Que la traductrice des oeuvres de Parker y trouve tellement d'erreurs et de contre-sens. C'st vrai que les traductions françaises d Parker n'ont jamais été un modèle de littérature, encore moins de style; mais enfin, l'esprit d'entreprise, ça existe. La litanie de ces erreurs est d'ailleurs assez amusante, mais parfois compliquée:
"Il évoque la vente de Giscours en 1995 par la famille Tari à l'homme d'affaires néerlandais Eric Albada (...) or les Tari n'ont rien vendu du tout".
Ben si, ils ont vendu des parts de la Société Agricole d'Exploitation de Giscours, c'est donc bien une vente. Albada est aujourd'hui propriétaire complet de cette S.A.E. Il y a donc bien eu vente d'une partie du patrimoine, si ce n'est le foncier. Etc, etc...
On y trouve aussi un long relevé des reprises sans vérification des cotations anciennes; mais je n'ai jamais tenu Parker pour la référence concernant les vins vieux. Broadbent, si!

A suivre

A suivre donc deux jours après. Hanna Agostini semble toujours être extérieure au livre. La litanie des lacunes dans les rééditions s'allonge. Je ne sais ce que je dois en penser ... Certes, la majorité de mes clients acheteurs de grands vins ne s'intéressent pas aux notes de Parker. Ils ont d'autres sources, la RVF ou Michel Bettane ou, de plus en plus, la synthèse de Winemaga ou celle de Bertrand Le Guen, sans compter le Grand Jury Européen. Bref, des instruments d'analyse qui intègrent parfois Parker, dans ce qu'il vaut: un grand dégustateur, parmi d'autres. Et une influence incontestée sur les prix.



25 février
e m'ennuie ferme
"Chef! Je peux dire ça?
- Mais oui, ça doit passer".

Quinault. De toutes façons invendable.

26 février, fini
Dommage qu'un livre aussi intéressant par son propos soit aussi confus. Qu'une collaboratrice aussi proche de Parker aie si peu à en dire de concret. Et qu'une suite d'approximations rende ce livre pas plus palpitant à lire que ceux de Parker (j'ai oublié mon exemple, il faut que je m'y replonge).

1 commentaire:

Unknown a dit…

'ai retrouvé mon exemple en matière de coupage de cheveux en quatre: reprocher à Parker, ou à son traducteur, d'écrire
Léoville-Las-Cases
au lieu de Léoville Las Cases.
La belle affaire!

Pour avoir eu des démêlés avec les correcteurs de mes ouvrages sur le vin, je suis beaucoup plus prudent.

Si l'on parle de la marche commerciale, OK pour Château Léoville Las Cases. Mais je ne vois pas ce qui empêcherait d'y raouter des traits d'union, comme on dit la rue Victor-Hugo.

Si l'on parle du bâtiment, évidemment pas de mauscule à château.

Si l'on parle du vin, les manuels de typographie sont très clairs, on devrait même si on ne le fait plus écrire:
chateauu-léoville-las-cases
avec traits d'union et sans majuscules.

Petite querelle donc.