mercredi, juin 27, 2007

LE PRIX UNIQUE DU LIVRE ET L'ECRIVAIN DE GARAGE

Le prix unique résulte de la Loi Lang. Elle a permis la survie en France d'un fort réseau de libraires, qui ont souvent disparu des pays plus libéraux. On le sait, le rabais maximum permis sur un livre est de 5%.

Or le secteur de la vente par Internet ne cesse de se développer: Amazon bien sûr, mais aussi Chapitre ( 20 millions de références!) et maintenant Abebooks: 100 millions de livres mis en vente par 13.500 librairies, de quoi accélérer sngulièrement les flux. Et Chapitre vend sur Abebooks. Où l'on trouve de curieuses distorsions du prix unique du livre:
ainsi un petit guide des liqueurs que j'ai publié aux Editions Ouest-France, en vente un peu partout à 5 euros, ou 4,74 euros avec la réduction de 5%. Chez les partenaires d'Abebooks, on le trouve à 1.90 euro, en neuf! mais je l'ai aussi vu hier à 22 euros, il n'y est plus, était-ce une faute de virgule ou est-il miraculeusement vendu?

Cette mondialisation des échanges a aussi des avantages collatéraux. Ainsi, moi-même. Je viens de terminer l'écriture d'un roman qui se passe dans le monde du vin, et je n'ai pas d'éditeur: cela n'entre pas dans le champ de mes éditeurs habituels, et le manuscrit a été refusé par des éditeurs de littérature générale qui, il est vrai, en reçoivent dix par jour et sont déjà bien en peine de vendre tout ce qu'ils publient.

Le système de distribution du roman en France est hyper-indistrualisé. Pour simplifier, un éditeur tire un livre à 3.000 exemplaires au moins, parfois beaucoup plus si l'écrivain est connu. Si l'écrivain est très connu, on n'hésitera pas à le mettre en vente sans vergogne avec un bandeau "best-seller". Puis il l'envoie "en office" aux libraires, c'est-à-dire qu'il en envoie quelques exemplaires à chacun. Il doit ensuite en faire la promotion le plus vite possible. Car le lbraire n'a rien demandé, et reçoit des cartons et des cartons et des cartons de livres qu'il ne peut tous exposer, ni vendre et encore moins payer. Donc il en renvoie une grande partie, qui sera souvent pilonnée.

Dans ces conditions, il est difficile à un nouvel auteur de percer. Il viendra toujours derrière les gros vendeurs assurés. Et bien sûr derrière les stars en tous genres, qu'elles aient ou non écrit leur livre. Sur les quelques 30.000 livres qui sortent chaque année, la très grande majorité ont un destin bref et amer. Et les auteurs s'aigrissent, chacun étant évidemment persuadé que sa production est de qualité. Comme moi.

J'en viens aux avantages collatéraux. Ils ont pour nom Internet et l'impression numérique. Ainsi, mon manuscrit qu'on m'a refusé, j'en ai fait la maquette tout seul ( pas très dur), j'ai trouvé un imprimeur qui va me l'imprimer en modeste quantité, et je vais commencer à le vendre tout seul. Pas avec les arguments d'une campagne de primeurs:
"Si vous ne l'achetez pas tout de suite, yen aura plus" ( en général yen a encore un an après).
Mais sur le fond, et grâce aux outils de promotion et de vente par Internet. Et aussi, je l'espère, grâce à des libraires qui s'y intéreseront et me feront des commandes. Au fond, un travail artisanal à la maison, de petites quantités, un service soigné, je ne suis rien d'autre qu'un écrivain de garage! J'espère simplement qu'on ne jugera pas ce roman trop concentré... et qu'il vieillira bien.

Primeurs 2006 (2)

Le 29 mai 2007: BORDEAUX PRIMEURS 2006, PREMIERES ANALYSES

La campagne se déroule tranquillement avec des sorties échelonnées. A ce jour nous avons recensé les prix de 170 crus de 2006 offerts en primeur.
La question est bien sûr de savoir quel est le prix du millésime? On l'annonce en baisse après les très fortes hausses de 2005, pour un millésime 2006 qu'on reconnaît comme inégal en qualité. Il nous a donc semblé normal de prendre comme référence non pas 2005, mais plutôt 2004, un bon millésime classique. Pour une centaine de crus significatifs déjà en vente, et qui ne sont pas parmi les plus spéculatifs, pour une base 100 concernant le millésime 2004 en primeur, on trouve un indice de 127 pour le millésime 2005, et de 118 pour le millésime 2006.
2006 est donc nettement plus cher que 2004, et un peu moins cher que 2005. Cette tendance va sans doute augmenter très nettement avec la sortie des plus grands vins.

Pour la petite vigntaine de liquoreux disponibles, et toujours pour une base 100 en 2004, notre indice est de 124 pour le millésime 2006, et de 118 pour le millésime 2006. Là aussi, baisse par rapport à l'année dernière, mais nette hausse par rapport à il y a deux ans.

Le 2 juin 2007: PRIMEURS 2006: CA CONTINUE

De grands vins sortent maintenant, avec des prix très divers. 686 crus sont déjà référencés sur www.VinorumCodex.com, soit plus de la moitié. Nous vous rappelons qu'un tableau xls des prix de vente des primeurs est disponible pour les abonnés sur simple demande accompagnée de leur identifiant VX.

En ce qui concerne les vins de Bourgogne, voilà déjà une tendance:
- pas de hausse pour les rouges, pas de baisse non plus pour l'ensemble ( sauf une légère baisse chez Dominique Laurent.
- une hause sensible pour les blancs, de 15% en moyenne.

On attend maintenant la sortie des premiers crus qui seront forcément très chers

Le 7 juin 2007: LA SUITE

Encore quelques statistiques sur les sorties des primeurs 2006. Cette fois, j’ai cherché à savoir si la relative baisse du millésime 2006 le rendait attractif par rapport à un millésime comparable, par exemple 2004. J’ai donc pris le prix de sortie du millésime 2001, que j’estimais peu cher. Erreur… on oublie vite : 2001, comme 2006, est un millésime né dans l’ombre du précédent ; on a donc beaucoup parlé de la baisse des cours, en oubliant qu’elle succédait à une très forte hausse.
Pour une centaine de crus, excluant les plus grands qui ne sont pas encore sortis, si on prend comme base 100 le prix de sortie du millésime 2001, on trouve
2002 à 81
2003 à 93
2004 à 77
2005 à 124
2006 à 108
On est donc à un prix guère supérieur au 2001. Bien sûr, rien à voir avec les primeurs des années 1990 qui étaient à des prix tellement attractifs. Et le décrochage par le haut des premiers crus est un phénomène durable, que ce soit en primeur ou pour les millésimes plus anciens.

Cantenac-Brown passe de 29,30 euros l’année dernière à 55 euros. C’est la rançon de la bonne note de Parker : 90-92 sur 100.
Parmi les dernières sorties : L’Evangile en baisse de 20%, ce qui le donne quand même à 130 euros. Lynch-Bages en baisse de 24%. Malescot en baisse de 29%. Rauzan-Ségla en baisse de 28%. Talbot en baisse de 23%. Chevalier en baisse de 38%. Beychevelle en baisse de 7%. Branaire en baisse de 4%. Brane-Cantenac en basse de 20%. Calon-Ségur en baisse de 34%. Carbonnieux en baisse de 15%. Cos Labory en baisse de 24%. Clos du Marquis en baisse de 18%. Batailley, Belgrave inchangés.
Pour les Pomerols, Clos du Clocher en baisse de 37%. Beauregard en baisse de 10%. Rouget en baisse de 6%.
Et Clinet en baisse de 51%, mais c’est un cru très sensible au marché qui fait régulièrement le yoyo : 105 euros pour le 2000, 98 le 2001, 63 le 2002, 53 le 2003, 34 le 2004, 79 le 2005 et 52 le 2006. La cote en salle des ventes est toujours plus basse.
A Saint-Emilion : Bélair, Soutard inchangés. Clos Fourtet en baisse de 33%. Clos des Jacobins en baisse de 30%. Chauvin en baisse de 24%. Canon-La-Gaffelière en baisse de 8%.

Le 13 juin 2007: LES PRIMEURS, SUITE

C'est maintenant 820 vins du millésime 2006 dont nous donnons le prix de vente en primeur. Nous vous rappelons qu'un fichier xls est envoyé sur demande aux abonnés ( préciser votre nom d'abonné). Il comprend des milliers de prix de Bordeaux primeurs. Bien sûr, certains deviennent vite obsolètes, soit parce que l'offre est épuisée, soit parce que la première tranche a été épuisée. Mais il peut être utile pour optimiser ses achats de primeurs et pour trouver les vins rares.

C'est une idée fausse que les vins sont partout vendus au même prix:
Ainsi pour Cos Labory, nous relevons une différence de 18% entre le plus cher et le moins cher. Pour Lagrange, Suduiraut et Le Gay, de 10%. Pour Agassac, Desmirail, Doisy-Védrines, Poujeaux, Gruaud-Larose, Clos du Marquis, Clos René, Chevalier blanc, Les Fiefs de Lagrange et Myrat, de 11%. Pour Guiraud, Lafaurie-Peyraguey, Rieussec et Latour-Martillac, de 12%. Pour Doisy-Daëne et Reignac, de 13%. Pour Léoville-Barton et Sociando-Mallet, de 14%. Pour Saint-Pierre, de 15%. Pour Maucamps, de 16%. Pour Fieuzal blanc, de 18%. Pour Destieux et Malartic-Lagravière blanc, de 19%. Pour Langoa et Marquis de Terme, de 22%. Pour Fleur-Cardinale, de 24%. Pour La Tour de Mons et Monbousquet de 29%. Pour Côte de Baleau, de 33%. Pour Talbot, de 35%. Pour Sénéjac, de 36%.

Des différences qui ne sont quand même pas négligeables. Et, bien sûr, le marchand le mieux placé sur un cru peut être le moins bien placé sur un autre.

La Violette, la belle endormie des grands terroirs de Pomerol, se réveille cette année ... à 160 euros TTC. Plus cher que La Conseillante à 95 et même que l'Evangile à 130.

Le 27 juin 2007: 100 EUROS

Un tarif de 100 euros TTC en primeur semble être devenu la règle pour un premier cru ou assimilé, dont voici les derniers:
L'Evangile à 125 euros chez Millésimes et Dubecq, jusqu'à 138 ailleurs.
Vieux Certan à 113 euros chez Dubecq, jusqu'à 131 ailleurs.
Ducru-Beaucaillou à 113 euros chez Estève.
Pape-Clément à 107 euros chez Estève, jusqu'à 118 ailleurs.
Cos d'Estournel à 101 euros chez Jeunemaître, jusqu'à 108 ailleurs.
Pichon-Lalande à 100 euros chez tout le monde.
Troplong-Mondot à 95 euros aux Caves de Bécon, et jusqu'à 99 ailleurs.
La Conseillante à 92 euros chez ChateauInternet, et jusqu'à 102 ailleurs.
Pichon-Baron à 80 euros à la Cave d'Ulysse, chez Lavivia, et un peu partout.
Montrose à 67 euros chez plusieurs vendeurs.

Vous pouvez nous demander le tableau xls des sorties primeur, recensant à ce jour 450 crus mis en vente.