lundi, octobre 15, 2007

Margaux Interdit ( lancement)


Vendredi 5 octobre, lancement à Rennes de mon roman, pour lequel j'ai commencé une postface à la seconde édition ( si elle arrive) dont voici quelques extraits:

Seul dans une petite maison dans la forêt j’affronte le capitalisme éditorial que mon livre n’intéresse pas. Faute d’avoir trouvé un éditeur, faute surtout d’avoir envoyé mon manuscrit autre part, après les sèches réponses des deux premiers A.S. et E.M., par indépendance autant que par inertie, enfin sur le conseil de Martine, j’ai décidé d’être mon propre éditeur, me souvenant en outre d’être déjà inscrit comme tel au registre du commerce ; c’est fou ce qu’on peut faire de choses ! Alors j’ai fait la maquette, j’ai bricolé la couverture avec des ciseaux et du papier, et j’ai confié le tout à un imprimeur. J’ai bien sûr numéroté à la main tous les exemplaires en essayant de faire que tous les numéros soient différents. Et sur tous j’ai tamponné la date du dépôt légal. C’est fou ce qu’on oublie de choses ! Et après, mon gars, débrouilles-toi, vends-toi, mon livre ! Mais tu trahis ton origine artisanale, tu perds vite ton pelliculage, bref tu n’es pas très attrayant et tu ne te vends guère… »
En artisan brouillon, je suis mon propre éditeur, je découpe les marque-pages, je dédicace et je glisse mes livres dans les enveloppe préaffranchies quand, de loin en loin, je reçois une commande venue par Abebooks de n’importe où. Mes acheteurs lisent mon livre, je suppose, et ne m’en écrivent rien, pourquoi le feraient-ils ?

(...)
Un lancement.
Voilà, un lancement. Mais où, comment, et à quelle distance ? Martine qui m’est très attachée-de-presse a tout mis en branle : ce sera vendredi prochain à Rennes, dans la majestueuse cave Saint-Germain-des-Lys. Il y aura de la terrine de sanglier et Catherine fera son embeurrée de bécasses, parfaitement, des bécasses ! Il y aura des sculptures et de la peinture, et à boire du vin de Soussans, en attendant la statue. J’aurai tous mes cartons bien rangés dans le coffre d’une voiture proche, au cas où. Et ce sera vendredi prochain. Nous avons découpé ( cartons, ciseaux) et envoyé ( enveloppes, timbres verts) trois cent invitation et actionné les tuyaux mystérieux qui délivrent, ou non, l’information. Même avant la date, c’est un succès :
« On a regardé dans tous les coins, mais on ne t’a pas vu ! » Tu n’es pas le seul, mon gars. Un autre ami m’a laissé un message, tout penaud qu’il était devant les grilles closes. Deux autres invités au moins ont appris par hasard, juste au moment de partir, qu’il y a un vendredi chaque semaine et que vendredi dernier n’était pas vendredi prochain. Vendredi prochain donc, je lancerai Margaux Interdit de toutes mes forces, et on verra bien où il retombera.
. Le juge aux performances se précipitera, décamètre à la main. Il me donnera un rang, ou pas de rang du tout, on verra bien.

On l’a lancé. Certes modestement, et je n’ai pas vu beaucoup de journalistes malgré l’embeurrée de bécasses –ai-je précisé que la bécasse était un oiseau ? et ces toasts étaient délectables, et la terrine de sanglier aussi était bonne, et Jen-Pierre Lécluze, caviste, nous avait fait la bonne surprise de faire venir Jean-Michel Garcion, directeur du Château Haut-Breton-Larigaudière à Soussans, AOC Margaux, pour présenter son délicieux 2002. Et j’ai vendu une quarantaine de livres, ce qui est exceptionnel pour un écrivain de ma condition. Puis nous sommes partis au restaurant, où j’ai croisé des clients qui terminaient le même vin en 2001, que le monde est petit.
Te voilà lancé, mon bon ami, à toi de te vendre !

dimanche, octobre 14, 2007

Mentions sur les étiquettes

Sur un Vin de table de Loire-Atlantique:
"vin naturel sans intervention vulgaire".
Vulgaire: admis, éprouvé sans aucune valeur péjorative). Banal, courant. Qui ne se distingue en rien.
A vous de choisir.

Le vin de table

Vin: plus il est mauvais, plus il est naturel.
Gustave Flaubert, Dictionnaire des idées recues

Le vin de table, pourquoi pas? Non que j'aie quoi que ce soit contre les grands vini da tavola de Toscane, par exemple, mais le développement est tel des vins dont la promotion est basée sur le fait qu'ils sont en-dehors des appellations, que ça vaut le coup de s'y intéresser. Peut-on en sortir des points communs?

Ca commence hier dans une cave réputée, où je demande deux bouteilles de vin de Loire (sec). Le vendeur me conseille un Muscadet écarté de l'appellation "parce qu'il est trop bon". Essayons voir. Ca s'appelle "La bohème", écrit à la main bien sûr, avec un dessin d'un type qui marche sur le nez. Au nez justement, pas grand-chose, une pointe de fruit blet. En bouche, c'est rond et assez gras et plutôt mou, un léger perlant, et une pointe de sucrosité sans laquelle le bobo ne reconnaît pas que c'est du vin. Sur l'étiquette, mention du cépage: melon de Bourgogne, et cette indication: ce vin est sec, mais pas acide.
Le melon de Bourgogne n'est pas en soi un très bon cépage. Le génie des vignerons du muscadet est d'avoir réussi à l'acclimater sur des sols adaptés, et de le récolter en sous-maturité ou juste à maturité. Certes, on trouvera toujours des cuvées très mûres qui donnent d'excellents vins, mais c'est une petite minorité. Le muscadet doit être vif, sinon il est mou. Et pour être vif, il doit être acide. L'acidité serait-elle un gros mot? A quand des citrons garantis non acides?
Bref, sans intérêt.

Essayons le second garanti "de la région de Montlouis", je suppose donc que c'est du chenin. Etiquette faite à la main bien sûr. Ca s'appelle Mon Loulou, on est ravi de l'apprendre. Inconnu au Féret (!) et sur Google. En bouche, c'est rond et assez gras et plutôt mou, un léger perlant, et une pointe de sucrosité sans laquelle le bobo ne reconnaît pas que c'est du vin. Rien d'autre ne dépasse. Terminé pour moi.

Je vais continuer à me faire des "amis" quand j'en aurai le loisir. Mais les lecteurs sont cordialement invités à participer! J'ouvre un second message pour recueillir les mentions figurant sur les bouteilles, et les expliquer avec l'aide de Robert ( pas le Grand Robert US, mais le Petit Robert franchouillard). Ca s'appellera tout simplement "mentions sur les étiquettes".

dimanche, octobre 07, 2007

Newsletter VinorumCodex

L'abonnement à VinorumCodex permet, si on le souhaite, de recevoir de temps en temps des analyses sur l'évolution des cours des vin, qui est le "coeur de métier" de cette base de données. Voici la dernière lettre:

NEWLETTER VINORUMCODEX DU 7 OCTOBRE 2007

1. BORDEAUX 1995 et 1996
2. ROMANEE-CONTI 1966
3. MARGAUX INTERDIT
4. STATISTIQUES

1. BORDEAUX 1995 et 1996
En compilant pour VX les résultats de vente de trois ventes récentes de Sotheby’s a New York et à Londres, il me semble pour la première fois depuis le début de l’année qu’un tassement s’opère sur les vins rouges de Bordeaux, hormis les grands vins dans les meilleurs millésimes, qui montent encore, mais moins vite. Il est sûr que la forte demande a suscité une offre encore plus forte, car ces vins ne sont pas rares, pour la plupart. Ainsi les 1994 sont généralement à la baisse; il est vrai que l’année n’est pas fabuleuse. Mais c’est aussi le cas pour beaucoup de 1995 dont je baisse les cotes.
La Mondotte 1995 vaut la moitié de ce qu’elle valait il y a cinq ans, et ce n’est qu’un exemple. Sur les 100 crus les plus chers de 1995, l’augmentation moyenne par rapport à l’année dernière est de 13%. Par rapport à 2005, où les cours étaient bas, elle est de 26%. Mais cette augmentation est le fait des premiers crus. Si je les exclue du calcul, je trouve une petite hausse de 3% par rapport à l’an dernier, et même une légère baisse par rapport aux cours de 2001. Ces très bons vins de 1995 qu’on boit maintenant ne sont donc vraiment pas chers, autant en profiter.
1996, grand millésime s’il en est : Haut-Brion cotait 138 euros l’année dernière, je l’ai remonté par paliers à 280, il redescend à 240. Certes c’est cher, mais quand même à la baisse. Même évolution pour Cheval-Blanc, Ausone et Mouton-Rothschild, ce dernier un peu décroché des fortes hausses des premiers crus. Il n’en reste pas moins que dans l’ensemble le millésime est en forte hausse : + 16% par rapport au cours de l’an dernier, + 40% par rapport au cours de 2005. Mais il me semble que le pic du plus haut cours est passé.
Quand aux 1997, il n’y a décidément aucune chance qu’ils se rattrapent leur tarif en primeur… sauf peut-être en 2047, pour fêter les cinquantenaires…

2. ROMANEE-CONTI 1966
Vente à Alençon le 28 septembre, avec un beau lot du domaine dans l’excellent millésime 1966. Bonne origine sans problème, étiquettes abîmées mais très bons niveaux. La Romanée-Conti, estimée 2500-3000 euros, se vend logiquement entre 3300 et 3500. Mais ce sont les autres vins du domaine qui me surprennent : 1.400 euros pour la meilleure bouteille de La Tâche, c’est le double de l’estimation. 800 euros pour le Richebourg, 700 pour le Grands Echezeaux, 530 pour la Romanée-Saint-Vivant, sont aussi des enchères très élevées. Décidément un domaine toujours à la hausse.

3. MARGAUX INTERDIT
Lancement officiel vendredi dernier de mon roman « Margaux Interdit ». La commercialisation n’est pas encore au point, faute de temps et en attendant la réimpression, le premier tirage ayant besoin de quelques retouches. Alors on s’est amusé avec ce lancement dans une cave réputée de Rennes, Saint-Germain-des-Lys, à défaut de Saint-Germain-des-Prés. Au menu, dédicace, toasts de pâté de sangliers et d’embeurrée de bécasse, et à boire le délicieux Château Haut-Breton-Larigaudière 2002, un cru de Soussans où se passe l’action du roman, présenté par son directeur Jean-Michel Garcion. Soirée superbe ! On peut pour l’instant acheter ce livre directement sur Internet, renseignements sur www.LaTruiteDeQuenecan.com .

4. STATISTIQUES
www.VinorumCodex.com , c’est maintenant 304.000 cotes anciennes et récentes pour 66.400 vins, et 32.400 notes de qualité. Et un service supplémentaire : l’observatoire des primeurs, qui a pris en compte cette année le tarif primeur d’un millier de vins français… avec un succès bien moins élevé que l’année dernière ; visiblement, les abonnés de VX ne se sont pas passionnés pour les primeurs 2006. Il est vrai que les prix étaient très élevés.