dimanche, novembre 20, 2016



Un boulot aussi rare que confidentiel: auditeur auprès d'une grande instance internationale. C'est un travail qui me plait, car il me permet de joindre la dégustation de vins à mon penchant pour la statistique, à savoir établir une prévision de l'état de la cave en fonction des vins achetés, de leur espérance de vie, de la consommation probable etc.
Bien sûr, c'est le service interne qui décide de servir tel ou tel vin, et mon travail est seulement un cadrage périodique. Est-ce qu'on a trop acheté, ou pas assez? Est-ce qu'on doit terminer de servir tel millésime faiblard? Et que penser de l'avenir de La Dominique 2003?

Après mon passage, je rends un rapport qui donne l'état de la cave, sa valeur d'assurance, des prévisions de consommation etc. qui sont suivies ou pas, mais attestent de l'intérêt de gérer une cave sur le long terme. Au point de vue de la qualité des vins servis comme au point de vue de l'économie financière. 

Dans des milieux ô combien diplomatiques, l'avis d'un expert indépendant (c'est moi) peut sécuriser le service des achats comme l'instance qui le contrôle. Avis donc à la Communauté Européenne: je suis compétent, honnête, incorruptible (sauf avec une palette d'Yquem 1811) et, tare congénitale des bretons, pas très cher.

 Après cette offre de service, revenons à notre cave européenne.
Il y a donc une cave dont l'objet est de garder des vins achetés en primeurs et de les servir à maturité aux invités.

Maturité? Pas moins de 10 ans pour des Bordeaux classiques, souvent plus. Car c'est une cave de Bordeaux.
On y sert actuellement 2001 et 2002.




Cette année, nous avons goûté quelques vins pour savoir quoi en faire.
Passons sur le Château Larrivet-Haut-Brion, Graves 1970 dont il reste 4 bouteilles, petit vin faible, sans intérêt. A l’époque, ce domaine n’avait pas grande réputation.

Il y a en cave un certain nombre de Bordeaux 2003, et il faut toujours se méfier des années très chaudes. Aussi nous en avons goûté deux bouteilles.
La Dominique, Saint-Emilion, a une robe marquée, évoluée, un peu d’ampleur mais s’aminçit vite en bouche. Passera bien à table sans trop tarder.
Beychevelle, Saint-Julien, a un nez bien mûr et fruité. Il n’a pas eu de très bonnes notes en vin jeune. Nous l’avons trouvé très bon, bâti en longueur, avec une finale puissante, un peu sèche mais très longue. J’ai trouvé qu’il prenait à l’ouverture des notes de fumé, puis même de goudron comme un Pape-Clément en plus léger. Le soir, une note de réglisse. Un vin d’amateur. J'en suis.

Ensuite, un classique dont il reste des bouteilles, Château Haut-Brion 1988, 1er cru de Graves. Un vin en pleine, forme, bien, avec un beau boisé, des notes de menthe et de sous-bois, une grande finale qui lui garantit pour moi encore un bel avenir. Mais il faudra bien le commencer !

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