samedi, avril 09, 2016

Bordeaux primeurs 2015 : jeudi : Sauternes et Barsac

Toujours un plaisir de venir au Château La Lagune, où subsiste une parcelle du travail dans un chai. Passé l’entrée nickel et les livres offerts au repos des yeux, on goûte les Sauternes et les Barsac directement dans la cuverie ; les commodités sont celles du personnel, avec les faire-part de naissances épinglés au panneau du règlement.
Crédits Photos Bleuzen du Pontavice
Les liquoreux sont très réussis. Il y manque le botrytis des années exceptionnelles, mais les vins sont très mûrs, et gardent dans l’ensemble pureté et fraîcheur. Les finales parfois un peu courte laissent supposer un épanouissement assez rapide, à l’échelle de Sauternes bien sûr. Suduiraut est mon préféré parmi ce que j’ai goûté : vineux, excellent en bouche, et une finale extra. Doisy-Daëne est corpulent pour un Doisy-Daëne, la finale est superbe. Guiraud associe puissance et longueur. Doisy-Védrines brille à l’œil, s’impose au nez et par sa bouche complexe et changeante, mais sa finale est un peu courte. La robe de Rieussec est claire pour ce cru, mais le volume et la longueur sont bons.
Un peu plus loin, Malle séduit par ses notes fleuries, mais reste un peu court. Lamothe-Guignard, robe claire, fait très jeune, très équilibré, avec une belle finale. Romer est puissant, vif, un peu court. Rabaud-Promis, très belle robe, est plein en bouche, puis un peu fluide. La plus belle robe est celle de Fargues, la suite est pour l’instant discrète. Le nez de Lafaurie-Peyraguey est précis et élégant, la bouche est plutôt légère, la bouteille est gravée d’une reproduction d’un bas-relief de Lalique pour le Pullman Express des années 1920 .
Arche, robe dorée, beau nez mur, attaque fine, ensuite plus léger. Le nez de Myrat est facile, acidulé, le vin est rond et peu concentré. Un peu plus loin, Filhot est clair, délicat au nez, longiligne et fin. Le Clos Haut-Peyraguey est discret de nez, plein en bouche, mais court. Romer du Hayot, après une jolie robe, est simple et un peu mou. Bastor-Lamontagne, assez gras, a un nez fin d’agrumes. Broustet est puissant et classique, on peut y croire. Coutet plait beaucoup, je suis désolé de l’avoir goûté plutôt simple, à revoir donc. Rayne-Vigneau, comme jadis, manque de nuance. Comme Sigalas-Rabaud, dont j’aime la robe d’un jaune franc et profond. La Tour Blanche semble dilué. Lamothe-Despujols est marqué par la mollesse.

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