jeudi, avril 14, 2016

Bordeaux primeurs 2015 : vendredi : Bad Boy, Bad Girl

Du garage à la basse-cour... C’est Robert Parker (dit-on, mais on ne prête qu'aux riches), le maître du chien de Mondovino, qui a trouvé le surnom de Jean-Luc Thunevin : Bad Boy, le mouton noir de Bordeaux. Après avoir créé le vignoble de Valandraud, proclamé qu’il deviendrait le vin le plus cher de Bordeaux – et y réussi-, après avoir bâché ses vignes et vu son Saint-Emilion déclassé en vin de table (L’...interdit de Valandraud 2000 se trouve aujourd’hui autour de 150 euros), le Mouton noir a continué à jouer au chat et à la souris avec l’INAO et les diverses instances. Aujourd’hui auréolé du passage de Valandraud du statut de « Saint-Emilion grand cru » (généreusement accordé dans l'appellation) à celui de « Saint-Emilion 1er grand cru classé » en passant une étape à saute-mouton (race caussenarde sans doute, de type dolichocéphale), bien sûr, il peut tout se permettre.

Y compris un Bad Boy de merlot et grenache, puis de syrah, un autre de chardonnay, déclarés dans la nouvelle appellation « Vin de France ». Et puis un crémant de Bordeaux, Bad Girl. La famille s’agrandit sans cesse, notamment avec Baby Bad Boy (140 dollars à Hong-Kong, soit 30 euros). Et avec Virginie Thunevin, la fille de Jean-Luc et Murielle, qui donne son nom à un Bordeaux produit près de Fronsac.
Quelques prix en cave ? Virginie Thunevin à 9 euros, Baby Bad Boy à 10-15, Bad Boy à 15, Bad Girl à 15, 3 de Valandraud à 30, Clos Badon à 26, Virginie de Valandraud blanc à 30, Virginie de Valandraud rouge à 40, Valandraud blanc à 40, Valandraud rouge de 200 à 400.
Après une dégustation flamboyante à l’Angélus, nous déjeunons sur une place de Saint-Emilion quasiment déserte. L’église monolithe est en travaux, comme d’habitude. En bretons typiques, nous avons apporté quelques gouttes de crachin. Les poules du jardin sont des Bantam de Pékin, pas farouches, et leur coq n’est point trop jaloux.

L’accueil chez Thunevin est unique dans la semaine des Grands Crus, absolument familier et familial. Il y a des bouteilles partout, leurs vins, les vins qu’ils conseillent, les vins des copains… On goûte ce qu’on veut, mais il faut goûter La Marzelle.

Valandraud est très bon, avec une grande finesse. Virginie de Valandraud est bien sûr plus accessible aujourd’hui, sur sa rondeur et sa maturité. Le Clos Badon est discret au nez, avec du volume en bouche, mais très tannique. 3 de Valandraud est d’un abord aisé. Bad Boy est corpulent, dur en bouche (existe en syrah, chaud en bouche).
J’aime beaucoup La Marzelle, tout en rondeur ; le second vin, Prieuré La Marzelle, a une belle attaque et une bonne bouche.
J’aime bien le Clos Margalaine à Margaux, boisé, puissant, amer, long, mais le grand vin, Marojallia, me semble vraiment trop dur. Ce n’est pas la première fois ; mais je n’ai pas eu l’occasion de le goûter ensuite en bouteille.
Nous passons ensuite à tout hasard à Cheval-Blanc. Mais la semaine des primeurs est terminée et la chaîne est mise. Il n’y a plus qu’à rentrer en Bretagne. J’aurai goûté 240 vins cette année, et malheureusement fait l’impasse sur les grands Pomerol, Fronsac et d’autres. Restent les commentaires de ce que j’ai goûté, dont les articles vont s’étoffer peu à peu de renseignements techniques, et bien sûr des prix de sortie en primeur.
Crédit photos: Bleuzen du Pontavice

Aucun commentaire: